NOUVELLES OCÉANES / 4 decembre 2008

mes terriens chéris,
que d'aventures depuis notre départ il y a 15 jours .... j'ai l'impression que cela fait beaucoup plus longtemps .... on perd la notion du temps sur un bateau, il y a bien sur la date inscrite sur le journal de bord, mais savoir si nous sommes mardi ou dimanche .... je devrais le noter aussi .... si vous êtes allez faire un tour sur le site de Tangaroa ( www.tangaroa.jimdo.com) vous savez peut être déjà que nous sommes partis dans des conditions météo assez hard, que nous avons eu le baptême de notre première tempête dès le premier soir . grosses vagues, vent force 9, nos organismes fatigués ainsi que notre bateau ont bien résisté aux éléments. Notre capitaine assure comme un chef et a du faire face à toutes les manoeuvres, aux différentes avaries ainsi qu'à notre manque d'experience surtout celle de notre équipier Vanni qui s'est révélé  n'ayant  aucune pratique touchant le bateau .... dans ces conditions, pas question de lui laisser la barre par temps fort ou la nuit... nous avons du nous partager les quarts, Jacques et moi, il m'a fallu un certain temps pour prendre le rythme, je m'endormais debout, parfois à la barre malgré les conditions météo qui en auraient réveillé plus d'un... nous nous écroulions à tour de rôle avec nos cirés et nos bottes dans le carré afin d'être prêt à bondir sur le pont dés qu'il fallait faire une manoeuvre ou faire face à un grain. Nous ne nous sommes jamais sentis en danger sur Tangaroa, de part l'expérience du capitaine et la fiabilité du bateau. J'ai assuré comme un bon petit mousse, barrer par mer forte ne me fait pas peur, c'est un plaisir de sentir le bateau réagir. Nos cirés sont étanches, un peu comme une petite maison.
Notre équipier tenait à peine sur le pont, il faut dire que les conditions étaient assez extrêmes...  caricature d'italien,  Vanni carbure au café, plus d'une douzaine par jour et au piment,( il est arrivé avec un stock impressionnant de piment oiseau qu'il grignote avec tout ce qu'il mange). malgré son tempérament sympathique, l'attitude sur le bateau de notre charmant et délicat ami  a vite indisposait le capitaine qui eu la tentation de le débarquer dès notre première escale technique à Aquadulce près d'Almeria.
arrivés à destination après une bonne douche et une virée dans un bar à tapas où nous sommes régalés de petite friture et de mariscos, il n'était plus question de cela.
Le bateau est un huit clos redoutable et l'irritation de Jaco envers Vanni qui se comportait  comme un passager plutot que comme un équipier, grandissait.
Une pièce du pilote automatique a lâché, plus question de lâcher la barre une minute,  pour les repas, le barreur était sacrifié, devant  manger avant ou après les autres,
les conditions météo ne nous ont pas laissé beaucoup de répit, les grains se succédaient entrecoupés de plages de "pétole" (sans vent) Le passage de Gibraltar ne s'est pas fait du premier coup, arrivés sur zone après 8 heures des navigation nous avons du rebrousser chemin pour nous mettre à l'abri et refait une tentative fructueuse le surlendemain. Jaco a eu du nez car la petite fenêtre qui nous a permis de passer s'est refermée quelques heures plus tard et est depuis infranchissable.
Le premier jour en Atlantique a été bienvenu, nous avons été acceuillis par une bande de dauphins qui ont joué avec le bateau pendant un long moment, le soleil était au rendez vous et nous avons pêché notre premier petit thon de l'océan, que du bonheur
Il y a trois jours le moteur a enfourné de l'eau par l'échappement, au risque de le griller , après des nuits sans sommeil, faisant encore face seul à cette dernière avarie Jaco a craqué devant les bras restés ballants devant l'urgence de notre ami.
Nous approchons des Canaries, dans quelques heures Vanni débarquera, c'est la première fois que Jacques prend une telle décision disant qu'il en allait de la survie de l'équipage et du bateau.
le capitaine reste maître à bord, c'est vraiment dommage que les choses se soient passées comme ça ...  je me trouve dans une position délicate, je suis désolée pour le pauvre Vanni qui n'a  pas compris ce qui lui arrivait, sa place n'était peut être pas sur ce bateau, j'ai défendu sa cause, si il avait eu plus de compétences maritimes que moi   j'aurais peut être été la victime,  du coup Jaco a regardé son petit Youki qui assurait avec un oeil plus complaisant et cela nous a rapproché, ce voyage nous soude, notre bateau nous enchante et ce n'est que le début de nos aventures.,
Nous comptons rester quelques jours aux Canaries, à Gran Canaria , escale technique afin de trouver un soudeur pour ressouder la patte du pilote qui a lâché,
 huuuum!!! une bonne douche, je commence à sentir le petit  fennec, j'aime mon odeur animale musquée et sucrée en mer, rien à voir avec les odeurs de ville genre mec qui n'a pas pris sa douche dans le métro...
faire une ou deux lessives  et trouver un réseau internet pour vous envoyer ces nouvelles
2 jours plus tard :
Vanni nous a quitté, heureusement, j'ai réussi à ce que son départ se passe dans une ambiance pacifiée, même si cette aventure pourrait être pour lui la pire de son existence. Cette affaire m'a affectée, Jaco était peut être jaloux de nos conversations, sa réaction a été tellement violente .... il va me manquer mais si c'est la condition pour que Jaco se sente mieux avec moi alors Vanni  a peut être été l'agneau du sacrifice....
nous pourrions prendre un nouvel équipier, il s'en présentent plusieurs pas jour qui cherchent à traverser l'atlantique, mais le huit clos du bateau est une chose trop délicate pour embarquer un étranger ... nous avons assuré à deux dans le mauvais temps sans pilote,  nous nous dirigeons vers des climats plus doux, cela devrait être jouable ...
nous avons d'ailleurs investi dans l'achat d'un nouveau pilote, moins gourmand en énergie qui sera notre nouveau compagnon de route .... les conditions météo devraient être bien plus cool à partir de maintenant bien que les alizés ne soient toujours pas installés .... incroyable, il n'y a plus de saison  .... du coup nous allons descendre jusqu'au Cap Vert pour les attendre avant de traverser ...
cette escale va nous faire du bien, nous allons bien nous reposer, la première nuit à quai dans mon lit m'a paru interminable...
 
je vous embrasse  très très chaudement ...
d'autres nouvelles salées dès que possible.
I love ya
Viva Tangaroa

ATLANTIC NEWS / 6 décembre 2008

les jours passent et ne se ressemblent pas .....
quarante ans que les Canaries n'ont pas vu un temps pareil .... il fait couvert et frais depuis notre arrivée ... toujours rien du coté des alizés.... allons descendre jusqu'au Cap vert en attendant même si le vent n'est pas au rendez vous ... cela fait 4 jours que nous sommes ici et nous n'avons pas encore vraiment mis le nez en dehors du Port ... escale technique .... il y a tout sur place ... Jaco nous a installé un nouveau compagnon de route,  Maurice de son petit nom est notre nouveau pilote automatique, installé directement sur la barre et nettement moins gourmand en énergie ... toilette approfondie du bateau ...  vraies nuits ... nous rechargeons nos batteries .... pas vraiment encore eu le temps de nous occuper d'autre chose que le bateau... mine de rien c'est prenant ces petites choses ...
Tangaroa est le plus beau du ponton et est reconnu .... fierté des parents .... demain j'irais faire un peu d'appros, j'ai repéré un supermercado et un marchand de primeurs ou il y avait de papayes bien mûres ...
demandes multiples d' équipiers qui arpentent les pontons à la recherche d' un passage transatlantique ...
après l'épisode de Vanni, avons décidé que nous nous débrouillerons pour faire la traversée tous les deux ...
aujourd'hui Riccardo se présente après avoir cru reconnaître un plan Mauric en observant notre bateau ...
son père en possède un Mauric de 41 pieds de 1986, année de sa naissance ...
invitation à bord et en moins d'une heure, il était embauché ... ce garçon nous a fait bonne impression au point de reconsidérer nos positions quant à la présence d'un nouvel équipier... Riccardo a l'air compétent et a accroché avec notre bateau alors que nous lui avions dit que nous ne cherchions personne ... décidément l'Italie est à l'honneur ... justement il nous reste du vrai café, de l'huile d'olive et du parmesan , présents de Vanni .... Riccardo est un charmant jeune homme blond, assez éduqué pour avoir reconnu l'architecte de Tangaroa, ouvert, sympathique et motivé .... le capitaine est content de sa nouvelle recrue et moi je n'étais pas contre .... ça va être moins fatiguant ...  Jaco a un nouveau copain ça va me faire une peu des vacances .....  elle est pas belle la vie .... sinon, nous sommes vraiment contents de notre bateau ... il nous a prouvé que même dans les conditions difficiles il assure .....  Tangaoa nous va très bien au teint ... cela nous fait énormément de bien ... j'aime notre nouvelle vie ... belle solidarité avec nos voisins de pontons... le capitaine est en forme .... après demain nous devrions faire cap sur Capo Verde ....
big Smacks mes terriens  cherris
I love Ya

DE L' AUTRE COTÉ DE L'ATLANTIQUE / 30 décembre 2008

terriens chéris,
sommes arrivés hier au petit matin à Antigua… cette ile est trop belle, je la déguste des yeux et vous promets de belles photos .
Notre traversée de l'Atlantique s'est bien passée malgré les conditions météo très instables un peu fatigantes. nous avons eu grains sur grains jusqu'à la fin et des alizés SE au lieu de NE .... Tangaroa s'est magnifiquement comporté, le capitaine à toute épreuve, la merveilleuse entente entre l'équipage, Riccardo, notre ange tombé du ciel… la houle profonde dans le cul, vent arrière cap à l'ouest … nous avons été bien guingassés, rincés, nous avons vécus quelques aventures (comme l'explosion de la marmite d'echappement du moteur) ou d'autres qui nous faisait bondir sur le pont .... comme la prise de la coryphène  quotidienne  …. nous nous sommes régalé des 101 façons de préparer la daurade coryphène (mahi-mahi) sans jamais nous lasser ....
à la barre, sentir Tangaroa se régaler au vent de l'Atlantique, le bateau avance tout seul bien que les nombreux grains ne nous aient pas laissé trop de répit … nous avons traqué l'alizé pendant un moment avant qu'il ne s'établisse … mais nous avons très bien marché ... laissez moi un ou deux jours avant d'actualiser notre site avec le livre de bord et des photos... je viens de perdre mon dernier mail  avec photos qui ont bloqué ... pendant ce temps je déguste un verre de vin blanc en me faisant dévorer par les moustiques...
big big hugs & bisous

ANTIGUA NEWS / 10 janvier 2009

Nous allons reprendre la mer après une douzaine de jours passés dans les eaux  d’Antigua. Cette escale dans cette belle ile tropicale ambiance caraïbes a été très coool, nous avons été magnifiquement accueillis pour le nouvel an, chez Gorgio et Joy le frère de notre amie Riccarda qui habite ici. Tangaroa a fait connaissance avec Bluesmergo, le trimaran d’Enrico & Riccarda skippé par notre ami Paulo accompagné de son amie japonaise Akemi. Escapade avec les deux bateaux de ¾ jours autour de Green Island, petite île couverte d’agaves où Jaco nous a pêché nos premières langoustes dans le reef…
D’abord à English Harbour nous sommes ensuite allé mouiller dans la baie à coté Falmouth, c’est là que se trouve l’épicerie et les bars internet…
Nous avons pris le temps de faire les différentes taches inscrites sur la liste des « A FAIRE » à Antigua… en commençant par un nettoyage complet du bateau inside & outside …. nous avons passés des heures aux deux bars des docks à traquer le réseau internet en buvant de la « carib » ou de la « red stripe » bières locales.
Durant cette escale, nous nous sommes bien reposés avec de vraies nuits de sommeil.
Nous avons rencontré des amis de Jaco navigant sur d’autres bateau : Jay & Linda de Hells’Bells qui nous avaient offert leurs vélos pliants à la Ciotat, Eric capitaine de Tiara qui nous invite ce soir à un BQ sur le ponton, Alex le skipper de Windrose et Paulo notre copain italien copropiétaire de Bluesmergo …
Levons l’ancre demain matin pour Barbuda, une île proche d’Antigua (environ 7h de navigation) on nous a dit que c’était magnifique …. nous remonterons ensuite vers Saint Martin, puis les iles Vierges britanniques… je vais faire de mon mieux pour être à la hauteur en temps que marin maintenant que nous ne sommes plus que deux pour faire marcher le bateau …
Merci pour vos vœux et vos encouragements … j’aurais aimé vous répondre individuellement et je sais que ces mails collectifs peuvent froisser certaines sensibilités … les connexions internet ne sont pas optimales et il faut attraper le réseau lorsqu’il se présente et c’est très lent … (pas pu télécharger les photos sur le site tangaroa.jimdo.com)
Ces désagréments informatiques ne m’empêchent pas de penser à vous mes amis, ma petite famille de vous embrasser chaudement et de vous souhaiter le meilleur pour cette nouvelle année.
La lézarde voyageuse

caribbean news  2 février 2009

Nous voilà aux îles Vierges britanniques (BVI) depuis quelques jours  et nous apprêtons à les quitter pour remonter plus dans le Nord , direction Turks & Caïcos.
Nos projet et notre itinéraire changent en fonction, du temps, du vent et des nouvelles donnes.
Nous voulions nous arrêter à Cuba mais n’avons malheureusement pas de visa, nous aurions du nous y prendre 6 mois à l’avance (mea culpa).
Le passage de Panama n’est pas une chose simple, Jaco a heureusement un contact, qui nous facilitera la tache, Thierry est  transitaire, il nous fait profiter de son infrastructure, pour éviter d’attendre 3 semaines à l’entrée du canal. Il nous faudra passer plus tôt que prévu,  vers le 15 février,  soit un mois de moins de ce coté … Nous avons étalé le routier de l’Atlantique et avons décidé de suivre les conseils de Thierry, la ville de Colon, à l’entrée du canal est vraiment trop dangereuse pour avoir envie de s’y arrêter 3 semaines, il est partout conseillé de faire le moindre déplacement en taxi , surtout de ne pas marcher dans la rue …  c’est crackland … Plutôt que de visiter les iles de ce coté ,nous nous arrêterons coté Pacifique, je sais, cela semble incroyable de zapper les Bahamas, les Zamblas mais nous sommes tributaires des saisons cycloniques , des alizés  et des aléas…

Quelques jours plus tard …. (dimanche 1er février)
Je vous disais  que les projets changeaient en fonction des évènements …. Adieu Turks & Caïcos … un abcès dentaire à eu raison de notre programme … avant Noël déjà  il y avait eu une intrusion depuis plus ou moins dissipée … cette fois ci l’infection est plus sérieuse … pas de dentiste sur l’île de Virgin Gorda, il faut aller sur l’île principale des BVI, Tortola .
Je tombe heureusement sur un dentiste sympa  qui accepte de me prendre de suite, il entame les soins (sérieux)  il me faut revenir lundi  première heure pour la seconde phase des opérations. Nous ferons ensuite quelques appros de frais avant de poursuite notre périple.
 Nous n’avons plus le temps de remonter aux Turks et Caïcos, nous ferons donc route vers Panama , soit 1100 miles. Nous pourrons désormais nous arrêter aux  Zamblas avant d’arriver au canal. Pas d’internet d’ici là.
Entre les deux rendez vous chez le dentiste, avons profiter d’une jolie crique sur Peter Island en face, nous sommes les plus près du bord, nous sommes aux premières loges pour observer les pélicans plonger sans cesse pour avaler une quantité incroyable de petits poissons …. Nous avons fait de belles promenades sous-marine, chaque tête de corail abrite une multitude de poissons multicolores …  avons admiré un gros snapper, de majestueux tarpons et une grande raie qui sommeillait sous le bateau.
Nous avons profité de ce joli et tranquille mouillage Jaco a terminé de caréner le bateau sous l’eau et a inspecté le mat avant la grande traversée du Pacifique.
Avant d’oublier, il y aura un petit article sur  nous dans le Voiles & Voiliers du mois de mars, nous serons en plein Pacifique alors …
Nous vous embrassons chaudement
A bientôt

 

Pacifique / 19 février 2009

terriens chéris,
après une semaine d'attente pour passer le canal de Panama, nous sommes heureux d'être aujourd'hui coté Pacifique.
Colon, la zone d'entrée du canal coté atlantique n'est pas l'endroit rêvé pour une escale, certains attendent 3 à 4 semaines avant de pouvoir passer ... nous avons été privilégiés de n'y être resté que si peu de temps ... la ville est tellement dangereuse qu'il est conseillé de ne pas sortir de l'enceinte de la marina du Panama Canal Yacht Club autrement qu'en taxi.
Yacht Club est un bien grand mot pour cet endroit vétuste mitoyen des containers et cargos qui crachaient leur suie noire sur nos embarcations mais la bière n'y était pas chère, pas plus forte que du pipi de chat, elle avait l'avantage d'être servie bien fraîche dans de grands pichets qui désaltéraient  les équipiers en attente. Chaleur et humidité, bruit des grues déchargeant les containers, complaintes des navigateurs qui comme le faisait remarquer Jaco,  parlaient de leurs escales mais jamais de navigation ... cela a choqué mon grand navigateur ... tous été surpris que nous envisagions un tour du monde aussi rapide, certains mettent dix ans pour faire la grande boucle, la plupart reste des années dans la même zone...
Tangaroa était encore une fois le plus beau de la rade et son capitaine n"a pas était avare de conseils et tuyaux aux uns et aux autres.
La ville de Christobal est dans un état de délabrement et de crasse incroyable, les politiciens corrompus ne font rien pour enrayer la criminalité, principalement entre les mains de jeunes ados armés, sous emprise de crack, qui n'hésitent pas à tirer pour quelques dollars, une montre ou un téléphone portable. Nous avons détesté cet endroit bien que nous ayons fait la connaissance de personnes sympathiques. Le restaurant du Yacht Club, sorte de cantine aux tables en formica bancales et sièges étripés en skaï sauvage des années cinquante, servait des plats savoureux et pas chers et les serveuses étaient adorables.... pourquoi se décarcasser ? ? ?
la plupart des voiliers en attente arrivaient des iles des San Blas, nous voulions nous y arrêter avant d'arriver à Panama mais les conditions météo ont modifié notre programme de navigation (encore) une grosse dépression sur la Colombie avec du vent allant de 35 à 40 noeuds perturbait la zone, nous avons du ralentir notre allure pour ne pas nous trouver piégés dedans et abandonner notre escale aux San Blas ... dommage, je me faisais une joie de voir les indiens kuna qui habitent ces petites îles de pêcheurs où les femmes cousent les fameux molas ... ceux qui revenaient de ces îles ont soufferts du mauvais temps, cela a atténué ma frustration, nous nous sommes consolés en planifiant de visiter les îles du Pacifique  comme Las Perlas à une cinquantaine de miles d'ici et de nous arrêter en douce un ou deux jours aux Galápagos avant d'atteindre les Marquises.
Le passage du canal s'est bien passé, pas aussi impressionnant que ce nous imaginions, nous nous attendions à des écluses monstrueuses car il faut être 5 adultes à bord, une personne par  amarre, le capitaine à la barre, plus un pilote du canal sur chaque voilier, nous avons du chercher des équipiers pour nous accompagner, cela n'a pas été un problème car beaucoup préfèrent faire cette experience sur un autre bateau avant d'effectuer le passage avec le leur ... le passage se fait sur deux jours, partant en fin de journée nous passons les trois écluses montante avant d'arriver sur le lac de Gatun où nous nous arrêtons pour la nuit, la traversée du lac de 36 miles est très agréable car il y a plein de petites iles couvertes de mangroves et de cocotiers ... nous faisons route avec les cargos qui passent avec nous ... puis il y a encore trois écluses descendantes avant d'arriver enfin coté Pacifique ... c'est une expérience unique, un peu plus stressante pour le capitaine qui arrive épuisé après 12 heures de barre en plein cagnard .
Ne soyez pas  inquiets de ne pas avoir de nouvelles avant longtemps (à moins de trouver un réseau internet à Las Perlas) ... nous n'avons pas pu avoir beaucoup de détails sur cette escale...
si Panama City n'a rien à voir avec Colon (Christobal) nous nous contenterons d'acheter les cartes nautiques du Pacifique quelques articles de pêche et des fruits et légumes, nous avons hâte de lever l'ancre à nouveau, Tangaroa frétille d'impatience en rêvant du Pacifique et nous sommes heureux à l'idée de nous régaler à nouveau de poisson.
Prenez bien soin de vous,
nous vous promettons d'être prudents
nous vous embrassons tendrement encore et encore
Jacques & Chloé

Galapagos / 4 mars 2009

terriens chéris,
nous vous avons laissé lors de notre dernière missive avec l'idée de nous arrêter une quinzaine de jours dans l'archipel méconnu de Las Perlas situé à une cinquantaine de miles du golfe de Panama coté pacifique... quel beau coin de la planète ... ces petites îles magnifiques sont en temps normal le paradis des plongeurs, l'eau y est turquoise et peuplée de poissons de toutes sortes, de toutes tailles et couleurs ... la végétation tropicale luxuriante, les nombreux oiseaux, la couleur de la roche, en font un endroit unique ...  privés d'escale aux Bahamas et Cuba nous nous réjouissions  de cet arrêt régénérant après l'insécurité et la crasse de Panama ... quelle ne fut notre déception en approchant des îles de constater que la couleur de l'eau était loin du bleu pacifique tant attendu ... sa couleur verdâtre dans le golf nous faisait croire que la cause en était les deux rivières qui se jetaient dans la mer ... les nombreux débris flottants pouvaient le confirmer ... les miles défilaient et l'eau gardait cette couleur trouble  marron vert saumâtre ... Jaco ayant rancard depuis longtemps avec ces amis les poissons était vert à l'idée de ne pas pouvoir se mettre à l'eau ...  le mouillage était pourtant très beau mais l'eau trouble, sans visibilité aucune qui sentait la rivière ne donnait pas franchement envie de faire trempette ... nous avons appris dès le lendemain que cette particularité  était du à des courants froids en provenance d'une faille de grande profondeur et qu'il apparaissait annuellement ... après une semaine environ l'eau verte chargeait d'algues vertes virait au rouge avant l'apparition des méduses ... le phénomène durait un mois ... nous étions tombé au mauvais moment .... les autres onze mois de l'année étaient paradisiaques ... Grrrr ! ! ! le spot internet étant fermé nous avons juste eu le temps de récupérer le dernier fichier météo, les conditions pour la traversée s'annonçaient exceptionnellement idéales, un peu de vent pourrait nous porter évitant peut être ainsi la pétole du pot au noir ... faute de vent la traversée se fait souvent au moteur, en témoignait le nombre impressionnant de jerricans d'essence sur les bateaux en attente du départ à Panama City... nous avons donc sauté sur cette occasion météorologique assez rare pour faire route vers les Galapagos sans avoir eu l'opportunité de vous en informer ... j'espère que notre petite famille ne s'est pas trop inquiétée de notre silence ...
après six jours de mer, nous voilà donc plus tôt que prévu aux Galapagos sur l’île de San Christobal...  nous avions lu que les tarifs pour s'arrêter dans cet endroit étaient prohibitifs, et pensions initialement avec regret devoir faire un trait sur cette escale...  après avoir réglé ($$$) les formalités auprès des autorités, nous aurons l'autorisation de rester ici vingt jours ... les lois très strictes de ce lieu protégé changent sans arrêt, il nous est interdit de bouger le bateau ailleurs que notre spot d'arrivée, pas moyen d'aller explorer les autres îles par nous même ... nous resterons ici le temps que Jaco se repose un peu, il s'est encore une fois bloqué le dos... quelques modifications et petits travaux à faire avant la grande traversée du Pacifique ... et une ou deux excursions en terre pour découvrir l'île de San Christobal, son volcan et sa faune unique ... en arrivant hier soir, nous avons déjà eu un petit aperçu de ses sympathiques habitants, les phoques sont partout chez eux et squattent l'embarcadère, ils se prélassent sur les marches et sautent sur les bateaux et les annexes ... ils sont trop mignons avec leur moustaches et nagent avec une grâce incroyable... je suis déjà conquise et j'ai hâte de les voir en pleine nature ainsi que les iguanes et les oiseaux qui peuplent ces îles ... nous attendons pour l'instant sur le bateau l'agent Bolivar Pesantes (pesant environ 120 kgs ) qui s'occupe de nos papiers avant de pouvoir retourner explorer le pueblo ... notre première impression, outre le fait qu'il s'agisse de racket touristique écologique organisé, est assez bonne, les gens sont cools et souriants... après Panama, quel soulagement de pouvoir se promener tranquillement sans ce sentiment d'insécurité latente ...
seule autre possibilité de découverte sont des circuits organisés de 5 ou 7 jours mais pas question de laisser le bateau sans surveillance ... la marée, le vent changeants et les risques de décrochage de l'ancre, ne nous l'autorisent pas ... nous nous sommes réveillés en pleine nuit pour bouger le bateau après avoir étalonné (touchés le fond)
nous pensons rester ici une semaine... pas facile de calmer le capitaine et son passé de coureur qui a le feu au cul....
pas facile non plus de trouver un réseau internet qui fonctionne ... l'internet café est hors service depuis plus d'une semaine, le courant est coupé sans cesse ... et oui, c'est ça les îles ... si ce mail passe ce sera grâce à la Bonne Mère ....
nous croisons les doigts et vous embrassons du fond du coeur
d'autres tentatives dans les prochains jours
big SMACKS besitos besitos besitos
Chloé & Jaco

Marquises / 17 avril 2009


ia orana
Nous avons atterris hier aux Marquises sur l'île de Hiva Oa ... l'île où sont enterrés Jacques Brel et Gauguin ... 4 semaines pour traverser le Pacifique, c'est long mais pas question de faire comme la plupart de nos petits camarades, c'est à dire embarquer des dizaines de jerricans rempli de gazout sur le pont ... comme pour l'Atlantique nous avons du chasser l'alizé qui s'est fait sacrement désirer ... 10 jours de PETOLE MOLLE pour commencer ...   il nous a fallu descendre au sud pour l'attraper... (10 jours pour faire 500 miles, incroyable...) le Pacifique pas toujours bleu comme on se l'imagine  .... pas mal de nuages, ciel couvert, des grains et encore de la pétole ...  nous avons connu la mer miroir, sans une vague aucune ... du jamais vu dans la carrière du capitaine, qui a fléché avec le petit fusil harpon du thon et de la coryphène du pont  bateau sans se mouiller ....  nous avons eu notre dose d'adrenaline le 1er avril, jour ou encore à cause d'un poisson nous avons failli perdre notre Spi qui s'est enroulé en cocotier sur l'étai et loi des série, à peine 2 minutes après la drisse de grand voile a cassé  et la voile s'est affalée avec un bruit sinistre sur le pont ... 2 catastrophes en même temps ... mauvais poisson d'avril qui restera gravé dans nos mémoires .... mon pauvre Jaco a bien galèré ce jour là... durant cette traversée, Tangaroa s'est encore magnifiquement comporté malgré une colonie de parasites (pousses pied) qui ont poussé comme des dreadlocks sur la coque et le safran quelques jours après le départ et qui nous bien ralenti ... savoir que nous transportions autant de squatters clandestins inquiétait le capitaine ... nous avions pris la peine de caréner le bateau la veille du départ ... arrivés aux Marquises nous avons constaté que c'était le lot de tous ceux qui avaient traversé ... ces bestioles sont une particularité du Pacifique  et non pas une espèce endémique des Galapagos comme nous l'avons pensé ...
les Marquises semblent majestueuses ... ces îles volcaniques abruptes couvertes de végétation exotique dégagent une puissance palpable incroyable ... nous avons hate de les découvrir mieux dès que nous nous serons débarrassés de la corvée de carénage que nous comptons faire demain dans la petite ile voisine (plus tranquille au niveau ressac) ... aujourd'hui nous nous sommes occupés des papiers d'entrée, d'aller prospecter le village situé à 3 km;  de remplir les cuves de mazout à l'aide des jerricans ... l'ile sent bon la fleur de tiaré, l'humus et d'autres effluves qui excitent nos papilles olfactives après ces semaines en mer ... la route pour aller jusqu'au village est bordé de manguiers que nous avons secoué pour récolter quelques mangues délicieuses et ramassé une ou deux noix de coco ... par contre aucune trace du moindre café ou bistrot ... encore moins d'internet qui fonctionne très très lentement et chèrement (lorsque ça marche, c'est à dire presque jamais) sur ces îles ... juste eu le temps d'envoyer 2 lignes de la poste pour rassurer nos familles  avant d'espérer rapatrier notre courrier demain... pas de possibilité  dans ces conditions d'actualiser notre site avant d'arriver à Tahiti ... dommage ... les marquisiens sont adorables, souriants et roulent les R tellement joliment ... quel plaisir de retrouver cette mélodie ... il pleut pas mal mais l'eau est tiède, les nuages sont accrochés par les sommets ...  la vie ici est très très chère, la moindre bricole coûte une fortune, qu'il s'agisse d'une bière, une boite de conserve, une douzaine d'oeufs, 1 heure d'internet ou un kilo de légumes ...  oublions l'alcool carrément prohibitif ... on se shootera au lait de coco ... à moins de bricoler un alambic pour distiller du jus de mangue ou de coco :-))   on se contentera de l'essentiel ...
nous comptons rester aux Marquises 2 ou 3 semaines à visiter ces îles puissantes sauvages magnifiques avant de s'arrêter sur quelques motus de l'archipel des Tuhamotu sur la route des îles de la Société où nous resterons 2/3 mois environ
Tangaroa est fier et heureux d'être enfin sur son territoire ... déjà un demi tour du monde ... ça passe trop vite ...
surtout prenez bien soin de vous terriens chérrris
nous vous embrassons chaudement et tendrement avant de vous donner au plus vite d'autres nouvelles
Chloé & jaco



Marquises suite / 3 mai 2009   


nous sommes arrivés hier après midi sur l'île de Nuku Hiva, dans la
baie de Taiohae  où nous avons pu capter un petit réseau internet pour
reprendre contact avec la civilisation... ce n'était pas le cas de
tous les derniers mouillages que nous avons fréquenté sur des îles où
le téléphone est déjà une denrée exotique ...
notre séjour au Marquises passe trop vite, après Hiva Oa, Tahu Ata, Ua
Pou, toutes aussi belles les unes que les autres avec leur caractère
propre et très peu peuplées (6000 habitants sur l'ensemble de
l'archipel, incroyable) ... les unes sont colonisées par des chèvres
sauvages, d'autres par des chevaux, des oiseaux...  la végétation est
luxuriante et odorante sur cette roche noire et ces pentes abruptes,
c'est majestueux et puissant ...  pas souvent faciles d'accès ... à
terre nous traquons les manguiers, les papayers, ils sont énormes et
les fruits sont savoureux bien qu'inaccessibles ... nous les ramassons
murs par terre, en choisissant ceux qui ne sont pas trop explosés par
la chute ... les citronniers abondent  et les pamplemousses sont les
meilleurs que nous ayons jamais mangé, les marquisiens n'en sont pas
friands, ils les trouvent trop acides alors qu'ils sont juteux et
sucrés ... mais pour manger, il faut accepter de se faire manger, les
moustiques et les nonos sont redoutables et se régalent de nos chairs
de petits blancs comme nous nous régalons de ces fruits
succulents ...   beaucoup de poissons rencontrés lors de nos
promenades sous marines  mais nous ne savons pas lesquels sont
comestibles ... beaucoup ont la ciguatera, ou "la gratte", une maladie
transmise par les poissons de corail qui si elle n'est pas mortelle,
est franchement très désagréable ... certaines espèces sont bonnes à
un endroit et contaminées à d'autres .... il faut interroger les
pêcheurs locaux mais ils sont tellement gourmands qu'ils prennent le
risque d'attraper la gratte malgré le danger ... nous n'avons pas
encore goûté la langouste des Marquises bien que Jaco l'ai traqué
consciencieusement, ici il la traque la nuit avec des torches mais
cela ne tente pas du tout notre chasseur vu le nombre de grosses bêtes
qui rodent dans le coin ...  nous n'avons pas beaucoup ramené de
poissons à la traîne ces derniers temps, tellement ce sont des
monstres, ils nous cassent le fil (pourtant costaud) et embarquent le
leurre avec ...
nous avons fait quelques belles rencontres au cours de nos escales, la
dernière, une jolie petite famille chti partie depuis plus de 7 ans
avec deux enfants adorables, intelligents, ouverts, polis et
dégourdis ... les voyages forment la jeunesse , quel beau cadeau
qu'une enfance comme ça ... les contacts avec les nomades de la mer
sont rapides, on s'invite sur nos bateaux pour l'apéro qui se poursuit
en dîner la plupart du temps ... ces rencontres font partie du charme
du voyage ...
nous comptons rester une semaine sur cette île, il y a de beaux
mouillages à découvrir et de belles balades à travers la végétation
dense, nous avons du acheté un coupe coupe indispensable dans ces
contrées... on pourrait s'arrêter 6 mois ou plus mais cela sera pour
le prochain voyage :-))  ce matin, j'ai recueilli une grosse graine
d'un arbre inconnu à mes yeux, avec de longues lianes pendantes où
étaient accrochées de  lourdes graines comme de petites calebasses...
j'ai demandé aux locaux ce que c'était et l'on m'a dit que c'était
l'arbre à saucisses, ils étaient étonnés de mon intérêt pour une chose
qui ne se mange pas ... je ne sais pas si ça se conserve ni ce qu'il y
a dedans, si cela attire les insectes ou si ça pue en séchant ... on
verra ... Jaco comme Albert se demande pourquoi je récolte ces
"merdes" qui m'enchantent ...
nous ferons route ensuite sur l'archipel des Tuamotus ... complètement
diffèrent des Marquises, ce sont des atolls coralliens qui n'ont pas
de végétation autre que les cocotiers ... paradis des plongeurs qui
aiment les aquariums géants, Jacques dit qu'il n'est pas
particulièrement attiré mais il ne connaît pas encore et c'est de
toute façon sur notre route pour les îles de la Société... il va bien
finir par se tropicaliser un jour ...
mille bisous aux senteurs de fleur de tiare

bien arrivés aux Tuamotu / 21 mai 2009  


5 jours de mer avec un panaché de vent, de pétole, de grains, de pluie ... Tangaroa a encore une fois assuré ... un bonheur ce bateau ... péché un petit thon rouge et un beau tasar qui nous ont nourris jusqu'à aujourd'hui ... la dernière nuit passée à la cape devant la passe de l'atoll de Rangiroa pour arriver au matin, avec l'étal de marée favorable et un minimum de visibilité pour louvoyer entre les patates de corail qui pullulent dans les eaux du lagon ... c'est impressionnant la façon dont l'homme colonise certains endroits de la planète, hostiles au premier abord .... les atolls sont des anneaux  plus ou moins larges de récifs au ras de la mer ... bande de terre de quelques dizaines de mètres de large ...  le cocotier est roi car il se contente d'eau salée ... l'eau douce, rare, est collectée dans des citernes reliées aux gouttières des toits ... nous avons mouillé devant l'hôtel Kia Ora, comme on en voit dans les brochures touristiques, avec bungalows en palmes, à 500$ la nuit, seul endroit où l'on puisse capter un peu de réseau internet ... le temps de faire un petit coup de radio tam-tam avant d'aller explorer dès demain quelques motus déserts, aux eaux turquoises du lagon .. on nous a dit qu'il y avait de la langouste ... c'est à peu près la seule chose dont on soit surs de pouvoir manger à cause de la ciguatera ... les promenades sous marines dans cet aquarium géant promettent d'être un régal pour les yeux ... aujourd'hui nous avons débarqué nos vélos pliants qui n'avaient plus roulés sur le terre ferme depuis Antigua, pour aller jusqu'au village situé à 15 kms de distance ... les terrains et jardins sont assez bordéliques, rien à voir avec la façon dont les marquisiens prennent soin de leur propriété ...  ici, par endroits , c'est carrément zone ... bizarre comme les mentalités changent d'un archipel à l'autre ... on pourrait penser que le
fait d'être un atoll particulièrement fragile, perdu au milieu du Pacifique, réclame un minimum d'attention...

nous pensons repasser par ici avant de poursuivre notre périple pour donner d'autres nouvelles d'ici quelques jours ...
bises alizesques
chloé & jaco

Bora Bora / 12 juin 2009  


nous sommes arrivés à Bora Bora il y a quatre jours après une belle navigation depuis les Tuamotu ... bon vent, nous avons du réduire notre allure et nous mettre à le cape devant l'île toute la nuit pour l'aborder au petit matin. Nous trouvons dans les îles de la Société de Bora Bora une combinaison entre les Marquises et les Tuamotu, la montagne et le récif ... moins sauvage, ici le reef est colonisé par des hôtels de luxe tous du même genre, petits bungalows au toit de palmes sur pilotis dans l'eau turquoise...
notre séjour aux Tuamotu s'est limité à l'atoll de Rangiroa, le plus grand... dans son lagon on pourrait mettre .. entière de Tahiti tellement il est large...  
pour mon capitaine rien de ressemble plus à un atoll qu'un autre atoll ... des cocotiers sur un mince anneau de terre autour d'un lagon truffé de patates de corail ... les plages blanches aperçues au loin ne sont malheureusement pas du sable blanc mais de la soupe de corail .... du corail concassé comme du gros gravier .... et sous chaque cocotier, des hordes de moustiques et de nonos, minuscules redoutables prédateurs qui n'ont pas à palir devant les dents de la mer question voracité...
chaque patate de corail abrite une multitude de poissons de toutes sortes et de toutes les couleurs ... nous nous sommes régalé dans cet aquarium géant où avons croisé entre autres, un napoléon majestueux, des raies manta de 4 mètres d'envergure impressionnantes, des requins curieux, des mérous en veux tu en voilà et des bénitiers aux couleurs somptueuses et extravagantes...
nous avons retrouvé mon amie Mélanie en résidence artistique à l'hôtel Méridien, son séjour se terminant par une expo en plein air et un déjeuner à l'hôtel au milieu des toiles.  
Quel plaisir de revoir ma soeur faamu et son tane Heiari sur le sol polynésien .... J'ai pu aider Mélanie à accrocher ses toiles et Heiari, son tane, nous a fait goûter  sa vanille ...  
nous avons jeté l'ancre devant l'hôtel Méridien, profitant de leur réseau internet gratuit bien qu'extrêmement lent, pour organiser notre chantier à Raiatea . Nous devons sortir Tangaroa de l'eau pour refaire l'antifouling, faire une modification sur le safran qui a du jeu .... mais surtout et c'est nouveau, pour changer les deux bas haubans, Jaco s'est aperçu à notre arrivée à Bora que l'un d'eux avait des signes de faiblesse inquiétants... pour éviter un démâtage, il est impératif de les changer ... du sérieux boulot en perspective...  
je suis allée hier, lundi de Pentecôte avec Mélanie à la Galerie Alain & Linda où j'avais laissé quelques oeuvres lors de mon dernier séjour ( mes polynesian dogs )...  j'ai pu récupérer un chèque en francs pacifiques qui seront les bienvenus pour ce chantier à venir.... c'était une bonne surprise ...
nous pensons partir d'ici pour Raiatea jeudi ... le temps que le vent se calme un peu pour ne pas stresser plus notre gréement blessé ... c'est à 30 miles d'ici, à pas plus d'une journée de navigation.
nous devrions en avoir pour une dizaine de jours, les haubans doivent être acheminés par cargo depuis Papeete, cela laissera le temps à Jaco de résoudre les problèmes du safran pendant que je m'occuperai de l'antifouling, les pinceaux et les rouleaux c'est de ma partie après tout ... nous allons essayer aussi de réparer le moteur de l'annexe qui nous fait cruellement défaut alors que nos épaules se développent de façon harmonieuse ... la croisière les doigts de pieds en éventail c'est pour ceux qui ont les moyens de se payer du petit personnel ou de remplacer la pièce défectueuse en signant un chèque ... nos escales sont très souvent techniques :-)
je suis actuellement dans le salon télé climatisé du Méridien, j'aide Mélanie à accrocher certaine de ses toiles ... nous attendons Edouard, le beau polynésien avec son escabeau qui doit nous donner un coup de main ... Jaco est resté au bateau, il ne fait ps très beau ... du vent et quelques grains ... heureusement, nous sommes allés plonger ce matin sur les patates de corail proches, c'était moins couvert ...  beaucoup moins de poissons qu'aux Tuamotu, rien pour notre assiette ...  par contre des quantités de bénitiers de toutes tailles et couleurs ... nous reviendrons demain avec l'arme fatale (un grand tournevis) pour prélever quelques pahuas (bénitiers) c'est d'une grande délicatesse, cru avec du lait de coco c'est délicieux ... il y en a tellement que nous ne nous sentirons pas coupables ... toujours cet instinct de prédateur en éveil ...
nous sommes  aussi friands d'avoir de vos nouvelles
 nous vous embrassons chaudement,
Chloé & Jaco

as tu été à Tahiti ? / 29 juin 2009   


bon petit chantier de demi tour du monde , au Chantier Naval des Îles, sur l'île de Raiatea
malgré le temps maussade et la pluie des 5 premiers jours nous sommes contents de nos travaux ... carénage, antifouling, travail sur le safran dont le jeu, le "Klong Klong"  inquiétait le capitaine ... démontage du safran et de sa mèche pesant son pesant de noix de coco ... grosse soudure .... limage en tirant la langue ... remontage consciencieux ... merveilleux comme  la méthode africaine a marché ...   avons aussi fait souder le support de guindeau dont une soudure avait lâché ....
 grand plaisir pour moi de repeindre  le ventre de Tangaroa ... il n'y avait que de l'antifouling noir à notre disposition ... changement de look radical ... black ... je me suis régalée sous les formes harmonieuses de la carène de notre bateau que de nombreux admirateurs ont reconnu ... " oh! un méridien ! ! ! le bateau de mes rêves ... "  ...  fierté des parents ...
Tangaroa très élégant et extrêmement sexy dans ses nouveaux dessous noirs  ...
le personnel du chantier bien sympathique serviable et efficace ... la meilleure place du chantier, au bord de l'eau, vue sur le lagon, Bora Bora en toile de fond et l'île de Taha en face... les tambours polynésiens en bande son dès le coucher du soleil jusqu'à tard dans la nuit ... pas mal du tout ce Chantier Naval des Îles ...
expérience curieuse d'être à nouveau à terre ... perchés ... de grimper et descendre l'échelle ... de ne plus pouvoir pisser par dessus bord   mais grand luxe d'avoir de l'eau douce et de l'électricité à volonté ...  
avons pu nous dégourdir les jambes en pédalant jusqu'à la ville située à 6 kms ... et avons bien entendu fait 2 ou 3 ploufs dans l'aquarium ...  je me régale à photographier les bénitiers ...  parfois les requins ... :-))
puis nous nous sommes mis en quête d'un nouveau moteur pour notre annexe, Jaco en avait plein les bras de ramer ... privé de reef aux Tuamotu et à Bora Bora par manque de moteur...
le mécanicien de chez Mooring, surnommé King Kong nous a trouvé le même que le notre à un prix défiant toute concurrence  et a réparé notre moteur malade pour 40€ ... du coup, grand luxe, nous en avons deux ... je ne vous décris pas le sourire du capitaine :-))
après cette semaine bien remplie, nous avons fait route vers Tahiti afin de remplacer nos bas haubans dont un donnait des signes de faiblesse ...  
nous sommes depuis jeudi, au mouillage à la Marina Taïna à 6 kms de Papeete ...
Papeete ne mérite pas sa rénommée de rêve mondiale ... ça pue la vieille poubelle,  les gaz d'échappement, c'est crade, c'est cher,  c'est moche ... comment peut on laisser cet endroit dans un état de délabrement digne du tiers monde  alors que ça vit de la perle noire et des séjours touristiques ? ? ?  
Jacques qui ne connaissait pas la ville a été bien déçu par le verso de la carte postale...
quelle différence d'avec les marquisiens qui prennent si grand soin de leur terre ...
le grand marché central heureusement reste un plaisir des yeux ... fruits, légumes, poissons exotiques ... spécialités polynésiennes ... artisanat local ...

nous devrions récupérer nos haubans demain, les remonter avant faire cap enfin, Inch Allah, sur mon île ... Huahine ... là je pourrais profiter de la connexion internet illimitée de Mélanie (actuellement aux US) pour actualiser notre site:  tangaroa.jimdo.com et enfin pouvoir y mettre des photos ... et  .... user et abuser de sa machine à laver ... au moins 10 machines, ( le linge sale de 2 mois si ce n'est pas plus, qui pue le moisi ) mais il se pourrait que le capitaine veuille rester dans le coin jusqu'à l'arrivée de Marion, sa fille qui arrive à Papeete le 5 juillet pour passer un mois avec nous ... ce sera en plein dans les fêtes de Heïva qui durent un mois dans les différentes îles ... concours de danses tahitiennes, de tambours, de courses de Vaha (pirogues) un mois de fête et Dieu sait combien les polynésien ont l'âme joyeuse ...
aujourd'hui fête des pères ... l'année dernière je buvais encore une bonne petite poire avec le mien ...
ici c'est une fête nationale ils se la souhaitent bonne depuis une bonne semaine :-)
nous vous la souhaitons bonne également à la polynésienne :-))

3 jours plus tard:
pas pu envoyer ce mail faute de réseau conciliant ...
baisse de moral des troupes ... le gréeur local nous avait dit tout avoir pour remplacer nos haubans ... à part une grande bouche, de la mauvaise volonté et un manque de professionnalisme évident, il n'a rien en stock .... il faut faire venir les pièces de France ... mis à part le coût excessif de l'opération, ce charmant personnage, nous mène en bateau ... d'une semaine de délai nous voilà maintenant passés à 3 semaines  et le soupçonnons de n'avoir encore rien commandé .... nous sommes verts, complètement démoralisés avec la désagréable impression d'être pris en otages ... malheureusement, il est seul sur la place, ne souffre d'aucune concurrence ... Jaco fulmine, il est de la partie mais sans les pièces il est impuissant ...

dix jours maintenant que nous sommes bloqués au mouillage à Tahiti ... il y a pire off course mais le moral de mon capitaine a rarement été aussi bas ... Christophe le gréeur de Apiyachting a eu raison de lui ... voyant que nous risquions de rester en rade pour  encore un long moment, nous avons pris la décision hier de récupérer notre hauban, de le remonter en le doublant avec du kevlar  ... il faudra bien sur le ménager jusqu'en Nouvelle Zélande ... Jacques a passé la journée à grimper dans le mât pour fixer et sécuriser notre gréement  ... nous sommes contents d'avoir pu zapper Christophe, nous ne sommes malheureusement pas ses seules victimes, tout le monde se plaint de lui ... nous enrageons d'avoir été pris pour des cons ... perdu tout ce temps à attendre pour rien mais sommes heureux d'avoir trouvé la solution pour nous en affranchir ... sans parler de la facture qui était plus que salée ....
trop tard maintenant pour aller à Huahine avant l'arrivée de Marion, nous l'attendrons ici ...  nous avons fait la connaissance de personnes sympathiques et nos amis de Chtimagine ne devraient pas tarder à arriver dans le coin .... maintenant que nous avons l'esprit plus libre, nous allons peut être commencer à en profiter un peu ...

nous avons effectivement profité de la journée d'hier en compagnie d'amis de Mélanie qui s'occupent d'un très beau bateau de propriétaire en bois ... en bons américains, ils nous ont proposé un BQ dans l'eau avec leurs copains australiens et néo zélandais  travaillant sur d'autres bateaux de millionnaires ... le BQ posé sur une patate de corail, nous avons passés l'après midi avec de l'eau jusqu'à la taille à boire des cocktails, manger de l'excellente viande d'agneau grillée et jouer à la baballe en les regardant se torcher consciencieusement et s'amuser comme des gamins ... Jessica et Steve, adorables, nous ont ensuite invité Jacques et moi à dîner au restaurant de la marina ... cette belle journée nous a fait énormément de bien ...

toujours pas de connexion suffisamment fiable pour actualiser notre site et y mettre des photos .... devrions avoir une antenne pour booster tout ça d'ici peu

bises parfumées
chloé & jaco

Tahiti suite et fin / 20 août 2009   



ia'orana

le Maaramu souffle à plus de 35 noeuds .... nous sommes heureux d'être amarrés à un corps mort de la Marina Taina ... les bateaux aux mouillage dérapent ... sur la VHF les bulletins de sécurité sécurité incitent à la prudence ... opération de sauvetage pour remorquer d'urgence un petit voilier qui menaçait de s'écraser sur le reef ...  la manoeuvre n'a pas été facile ... Sauvage, bateau ami de 18m devait partir tôt ce matin pour les Tongas, son équipage pourtant aguerri aux conditions extrêmes a préféré retarder le départ .... pas question d'aller à terre de peur de voir l'annexe se retourner ...  Jaco en profite pour visionner quelques films et moi pour mettre à jour mon courrier ...
 
 Jaco a finalement commandé un hauban neuf par l'intermédiaire de son copain Mickey qui a eu vent de notre mésaventure en lisant notre journal de bord ... cela devrait le rassurer car même si la modif qu'il a faite aurait pu tenir largement jusqu'en Nouvelle Zélande, son inquiétude à ce sujet l'aurait rongé et par répercussion moi avec ... nous devrions réceptionner la chose demain Inch Allah ... cet épisode n'a que trop duré ... Tangaroa n'en peut plus d'être bridé afin de ménager son gréement et rêve de pouvoir à nouveau montrer ce qu'il a dans le ventre ...

nous attendons toujours notre hauban venu de France en empruntant les chemins buissonniers ... cette fois il manque un papier qui l'immobilise aux douanes ... chaque jour nous pensons pouvoir le récuperer le lendemain ... les jours, les semaines passent ...  demain peut être ... le transitaire aura retrouvé la facture ...  le vent aura peut être faiblit ... que faire sinon perfectionner notre zen attitude ...

Mélanie et sa fille Geneviève sont arrivées des Etats Unis 2 jours après l'arrivée de Marion, nous les avons attendus à Moorea où nous avons retrouvé nos copains voyageurs sur Chtimagine , Moorea  située juste en face de Tahiti, est une belle île qui fait un peu penser aux Marquises ,  encore assez préservée malgré sa proximité de Tahiti mais qui a perdu le coté sauvage, local qui fait le charme de Huahine et des Marquises ... les propriétés sont clôturées, la voiture est reine bien que l'auto-stop n'ai aucun succès ... comme à Tahiti, il n'y a plus beaucoup de poissons dans les patates de corail ... l'île est fertile, les cultures d'ananas réputés pour être les meilleurs au monde, s'étendent à flan de montagne ...

à Huahine après 2 ou 3 jours au mouillage alors que le vent se levait, nous sommes allés nous amarrer au ponton des pêcheurs qui nous ont très bien accueilli ... c'était très pratique d'être à quai, d'avoir la cabine téléphonique juste en face et de ne pas avoir à faire des allers et retours en annexe pour aller à terre ... cette nouvelle infrastructure, spécialement conçue pour les bateaux de pêche (après tout Tangaroa fait parti de la catégorie des traîneurs en bateau de pêche)  était un peu boudé par les pêcheurs qui avaient leurs habitudes en ville (à 10 min à pieds) ... du coup,nous l'avons surnommé le Huahine Yacht Club et Tangaroa a été le premier Yacht à en profiter ...

nous avons bien profité de Mélanie, de son tane Ruau, de sa fille Genevieve, qui est une belle jeune fille avec beaucoup de talents artistiques, elle s'est lancé dans le tatouage polynésien avec pas mal de succès, notre copain Georges, tatoueur à Huahine n'étant plus sur l'île, c'est elle qui a repris sa succession... elle et son amie Cécile ont très bien accueilli  Marion ... c'était bien pour elle d'avoir des copines "locales" et d'avoir fréquenté des tane tatoués ...
c'était la période du Heiva, fêtes autour du 14 juillet, concours de danses tahitiennes où chaque village rivalise de créativité dans la confection des costumes ... étonnant de voir le nombre de participants dans chaque groupe... musiciens et danseurs s'entraînent des mois durant pour ces fêtes ...
le Va'a (pirogue à balancier) est de loin le sport préféré de toute la Polynésie, on trouve des vaa'a dans le moindre petit village et sur l'eau par n'importe quelle condition météo ... ( il y a les V1 et les V6, pirogues à une place et 6 places ) ...
de nombreuses courses sont organisées à cette période de l'année, certaines entre les différentes îles ... c'est très beau à voir bien que cela ai l'air d'être un sport de bourin ... ça fait de beaux muscles en tout cas et des mecs balézes ...
il y a eu aussi le concours de plus gros tubercules et régimes de bananes, les agriculteurs ramènent fièrement de leur exploitations des racines de manioc monstrueuses qui sont pesées pour déterminer qui gagnera le trophée ...
nous avons fait quelques jolies ballades dans la montagne ... de nombreux Marae* ont été mis à jour grâce a un important travail de défrichage ... l'île est riche d'histoire et chargée de Mana*   
nous mangé "local" (pas trop weight watchers le régime polynésien) beaucoup de féculents comme le manioc, le taro, la patate douce et notre préféré, le uru, fruit de l'arbre à pain qui a un goût incomparable et qui se cuit directement dans le feu ... l'arbre en lui même est magnifique, imposant avec ses grandes feuilles découpées d'un vert profond ... contrairement aux Marquises, ce n'était pas encore la saison des mangues, des urus et des avocats et nous scrutions la progression de la maturation des fruits avec concupiscence ... nous avons fait une cure de bananes et sommes devenus accros du Poé, dessert fait avec un fruit en compote, (disons de la banane ou de la courge), de l'amidon du manioc et du sucre ... cuit au four ça devient gélatineux et ça se mange avec les doigts trempé dans du lait de coco ... miaamm mais aïe aïe aïe ...
le plat national en dehors du poisson cru, reste le Pune Pua'a Toro, rien d'autre que du corned beef dont le polynésien se régale mélangé à des petits poids et de la sauce tomate accompagnés de beignets et de Poé
on comprend pourquoi ils sont GRRROS, car pour faire passer tout ça, ils boivent de la bière et des sodas

après Moorea et Huahine nous voilà de nouveau à Tahiti, nous avons remis Marion dans l'avion il y a quelques jours ... elle a adoré son séjour, bien qu'il n'est pas fait un temps extraordinaire ... pas mal de vent et un peu de pluie (n'oublions pas que c'est l'hiver ici, la température chute à 24° la nuit :-)  )
cette météo ne nous a pas beaucoup incité à plonger dans l'aquarium mais Marion a quand même bien profité des charmes de la Polynésie, surtout de Huahine qui reste mon île chérrrriiiiie et la sienne maintenant...


Alléluia ! ! ! notre hauban est enfin arrivé et maintenant installé ... Tangaroa va pouvoir poursuivre sa route en toute tranquillité ...  nous irons dès demain à Papeete faire les formalités de sortie du territoire ...  le vent devrait se calmer ... route sur Huahine où nous resterons encore quelques jours, puis si la houle le permet nous aimerions nous arrêter sur l'île de Maupiti avant d'attaquer la traversée vers les Tongas à une semaine de mer ... ensuite si il nous reste suffisamment de temps, pourquoi pas faire une halte en Nouvelle Calédonie où se trouve notre bon ami Philippe Naudin et sa petite famille avant de nous diriger vers la Nouvelle Zélande ... nous aurons l'occasion de donner d'autres nouvelles de notre périple d'ici là ... on nous a dit que c'était la saison des amuuurs des baleines et qu'elles venaient s'accoupler aux Tongas ... nous ne savons encore rien de ces îles mais sommes curieux de les découvrir et de vous faire partager cette future expérience ... mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs ... il reste encore pas mal de miles à parcourir d'ici là ... il faut être humble en mer où la prudence est de rigueur ...

Cap sur Huahine donc où je pourrais mettre notre site à jour chez Mélanie ... les connections internet ici sont terribles, nous avons tentés maintes fois de donner signe sans grand succès ... se sont les aléas du voyage ... nous espérons que ce long silence n'a pas trop inquiété nos proches et que l'été vous sourit ...
nous vous embrassons du fond du coeur au son des tambours polynésiens qui rythment notre séjour ici avec puissance et énergie
Chloé et Jaco

Tangaroa reprend la mer / 7 septembre 2009


longue escale à Huahine , cela aurait pu être le dernière ...
comme il y a la crise de la cinquantaine, nous avons eu notre crise du mi- tour du monde ... il parait que c'est un classique ...
 j'ai bien failli débarquer avec armes et bagages à Huahine, laissant le capitaine et son humeur et profiter de l'invitation de Mélanie à disposer d'un atelier pour m'occuper de mon art  ...  j'ai cru que le destin m'avait joué un drôle de tour ... et que finalement le rôle de Tangaroa avait été de me ramener pour de bon sur mon île ....

après avoir mariné pendant une bonne semaine chacun de notre coté, le capitaine sur le bateau et moi chez Mélanie, nous avons décidé de poursuivre notre périple ...
ça ne serait pas la fin du voyage ... pas le coeur d'abandonner à mi parcours, le projet pour lequel nous nous sommes tant donnés  ... impossible de lâcher notre bateau ...
le capitaine n'a pas un caractère toujours facile ... je ne suis pas en reste ... les conditions de vie sur un bateau sont pour le moins extrêmes ... je ne parle pas des vagues ni du vent mais de la vie en huit clos ... imaginez n'avoir comme vis à vis qu'une seule personne 24h/ 24h sans possibilité de s'isoler vraiment ni de s'échapper si ce n'est dans sa tête ... il y a inévitablement des moments d'exaspération ... de fatigue de l'autre ... alors qu'il faut  coûte que coûte faire avancer le bateau ... pas évident de ne pas se laisser bouffer .... même un couple de tourtereaux ne serait pas à l'abri d'un coup de gueule ...

j'ai toujours perçu ce voyage comme étant un voyage initiatique, un travail sur soi, sur la relation avec l'autre, avec les éléments ... sans artifices pour nous distraire, que ce soit la télévision, le téléphone ou la consommation ...  baisser les bras devant ce gros grain aurait été comme dire : pouce, je ne joue plus ! ! !
cette crise a été salutaire, elle nous a renforcé dans la conviction de poursuivre notre route, quoiqu'en pense notre entourage inquiet et aimant ... elle m'a donné la force et la sérénité ...
mon séjour à terre,   chez Mélanie m'a permis de me recentrer,  d'entrevoir la possibilité de m'installer ici et de me remettre sérieusement dans l'atelier où m'attendaient dans planches paréo de la série des Polynesian Dogs de mon dernier passage ici  ... j'ai complété la série ... cela m'a fait énormément de  bien de me retrouver le pinceau à la main ... cela m'a remise dans le bain ...  je ne vais pas m'arrêter maintenant ... j'ai eu le temps d'absorber ... d'engranger tout au long du voyage ... ça va pouvoir enfin sortir

Mélanie habite avec son tane Ruau dans un fare local ouvert et construit avec les matériaux trouvés dans la nature, le aïto (arbre de fer) et le niau (palmes tressées)
ils cohabitent dans un joyeux désordre  avec chiens, chat, volailles (les coqs et poules sauvages que l'on trouve partout en Polynésie nichent dans les arbres alors les polynésiens achètent à prix d'or les oeufs au supermarché... La particularité des  coqs est de chanter jour et nuit sans se soucier de l'heure) il y a aussi les tupas (crabes) qui minent les îles de leur galeries souterraines et que l'on retrouve régulièrement dans les maisons ... sans oublier les féroces moustiques contre lesquels des milliers de tortillons sont brûlés chaque jour en vain ...


Tangaroa s'apprête à reprendre sa route ... nous nous arrêterons 2/3 jours à Bora Bora retrouver notre copain Yves Pajot sur son catamaran Sailaway...
ça tombe bien on fêtera mon anniversaire ensemble ... COOL ! ! !
ensuite nous nous dirigerons vers l'archipel des Tonga où nous resterons quelque temps avant de mettre le cap sur la Nouvelle Zélande

nous vous embrassons chaudement

bien arrivés au Royaume des Tonga / 25 septembre 2009  


malò e leleï ,
nous sommes bien arrivés dans l'archipel de Vava'u au royaume des Tonga après 9 jours de mer ... la traversée s'est bien passée, sauf qu'il m'a fallu 3 jours cette fois ci pour m'amariner et que nous avons eu pas mal de pluie ... les premiers temps, nous n'avons pas ramené un seul poisson à bord, on se faisait casser le fil  par des monstros genre espadon qui faisaient des sauts perilleux avant d'emporter le leurre avec le bas de ligne en acier ... avant d'inviter un gros tasar qui  nous a nourri pendant 3 jours, suivi d'un très beau thon rouge qui nous a régalé jusqu'à aujourd'hui ...
l'arrivée sur Vava'u fut magnifique ... plein d'ilots verdoyants avec des falaises creusées de grottes ... nous avons hâte d'aller explorer tout ça dès demain...
à peine amarrés alors que les autorités fort sympathiques étaient à bord pour les formalités d'entrée, nous avons constaté que l'on nous avait volé un jour ... le mardi 22 septembre, nous ne l'avons pas vécu, à force de croiser les fuseaux horaires il arrive un moment où il se passe de drôles de choses ... c'est comme cela qu'en venant d'Australie il y a bien longtemps, nous avons eu deux mercredi de suite en arrivant aux Fidji ... mais c'était dans l'autre sens
à première vue ce coin du monde nous plait beaucoup,  après la Polynésie française ça fait du bien de trouver un endroit où la bierre, les fruits et légumes sont à nouveau abordables
les gens sont souriants et d'une stature impressionnante .. de vrais rugbymen ...certains sont vêtus de pagnes en fibres et les autorités comme les écoliers portent des paréos unis ceinturés de fibres en guise de pantalon ... comme aux Fidji ... nous sommes heureux d'être ici en si bonne compagnie,  le tonguien est extrêmement  sympathique et bon vivant ... ce royaume n'est pas riche, pas de subventions comme dans les territoires français et l'artisanat tourne autour de la vannerie, des tapas et des coquillages ... pas beaucoup de choix de denrées dans les petites échoppes mais suffisamment pour nourrir les voyageurs aux goûts simples ... belle découverte que cette première approche des Vava'u et de la bourgade de Neiafu où nous avons atterri ... demain nous irons explorer les endroits plus sauvages où les fonds poissonneux devraient combler mon capitaine armé de son fusil harpon et son petit mousse armé de son appareil photo aquatique
mille bisous de ce joli coin du monde
alu'a

Tongan Tsunami Survivors / 30 septembre 2009  


tôt ce matin nous étions en veille sur la VHF lorsque l'on a entendu l'alerte de tsunami venant des Samoas
rare que nous soyons à l'écoute de la VHF à cette heure mais Jaco avait un rendez radio à 8h30 avec un navigateur qui avait besoin d'assistance pour son gréement
nous étions amarrés à un corps mort dans un joli mouillage protégé du vent d'est qui soufflait
10 minutes plus tard un fort courant s'est fait sentir et l'eau s'est retiré de la plage alors que des centaines de poissons sautaient à la surface ...
nous avons eu juste le temps de nous libérer du corps mort et tous les bateaux au mouillage ont pris la poudre d'escampette pour le large ...
nous sommes restés 2h30 en eaux profondes avant de rentrer à bon port car le niveau de l'eau montait et descendait de 3 mètres, découvrant le corail où il n'aurait pas été bon d'échouer ...
voilà de quoi pimenter cette belle journée du 30 septembre et nous faire des souvenirs marquants ...
quelle chance que cela ne soit pas arrivé en pleine nuit ... et que nous ayons été dans un lieu protégé ...
la vague a contourné l'archipel des Vava'u ( Royaume des Tonga) et nous avons eu que l'effet du flux et reflux, personne n'a été blessé, quelques bateaux se sont retrouvé sur le sable, ont perdu leur ancre ou se sont égratignés le ventre sur le corail mais rien de grave heureusement ...
nous sommes revenus à Neiafu accompagnés de nos copains Yves et Evelyne sur Sailaway, arrivés hier des îles Cook  avec qui nous avons festoyé autour d'un magnifique mérou (pêché par Jaco pour l'occasion) grillé sur la plage et qui se souviendront longtemps de ce réveil musclé et inoubliable
mille bisous salés des survivants de cette folle matinée

last days in Tonga / 29 octobre 2009


malo'e leile,
plus de nouvelles depuis un moment.... pas de connexion internet depuis longtemps ...
nous sommes maintenant dans l'archipel de Tongatapu au Sud des Tongas, nous avons quitté les Vava'u qui nous ont tellement plu,  nous n' avions jamais entendu parlé des Tonga avant ce voyage (si ce n'est par le biais du rugby) ... les tonganais simples, souriants, avenants ....  tous ces petits îlots  proches les uns des autres, à une ou deux heures de navigation, chacun avec sa particularité propre .. chaque mouillage était charmant ... Jaco s'est enfin régalé avec la chasse sous marine et moi en bonne complice aussi ... nos amis Yves Pajot et Evelyne sur leur catamaran Sailaway nous ont rejoint et nous avons fait quelques mouillages ensemble, partageant le poisson et le vin ... très biblique tout ça ... ils ont poursuivi leur route vers les Fidji. il fait  plus frais ici ...  dans l'emisphère sud, contrairement à l'émisphère nord, plus on descend plus il fait froid ... avons du ressortir la petite laine le soir ... aïe en NZ ...
la capitale des Tonga, Nuku' Alofa est assez laide et pauvre, nous n'y sommes restés que le temps d'aller refaire les formalité d'entrée ... quelques rues poussièreuses avec échoppes où il ny a pas grand chose sur les rayons ... heureusement de petits stands de fruits et légumes savoureux en chemin et un grand marché typique ... un marché aux poissons varié près du débarcadaire ... et le sourire et le salut des tonganais ...
 nous sommes maintenant sur le motu en face, entourés d'une cinquantaine de bateaux attendant les conditions météo favorables pour la traversée vers la Nouvelle Zélande ... qui peut être redoutable si on part trop en avance ...
départ prévu pour demain ou après demain mais ce soir il y a une grosse fête organisée par le Big Mama Yacht Club, le seul fare sur le motu ... un grand bar avec une immense terrasse sur la mer, tout ça fait avec trois fois rien ... un peu de bois et de la tole ondulée, des sieges en rotin, du sable au sol un grand bar, du personnel local souriant et un bon sound system .... super cool comme ambiance ...
nous avons recruté hier un jeune américain, David, qui cherchait un passage vers la NZ .. Jaco a eu pitié de le laisser sur le quai alors que cela faisait plusieurs jours qu'il cherchait un embarquement ... j'étais d'accord car il a l'air sympa, qu'il a une expérience maritime et que les conditions de navigation risquent d'être salées ... ça va faire du bien à Jaco d'avoir une presence masculine à bord, ouff ! ! cela soulagera les quarts de nuit ... en tant que jeune puppy, il nous aidera à vider les stocks de bouffe,  plutôt que ce soit les services sanitaires de NZ qui nous les confisquent ... ils sont parait -il redoutables ...
nous pensons atteindre la Nouvelle Zélande vers la mi novembre, nous y resterons 6 mois, le temps de laisser passer la saison cyclonique.
nous vous embrassons chaudement et vous donnerons de nos nouvelles dès que nous serons chez nos amis kiwis
chloé & jaco

Long White Cloud / 20 novembre 2009



voilà Tangaroa  et son équipage en Nouvelle Zélande, heureux  d'arriver à bon port  après 10 jours de traversée assez éprouvante ...
 
vent dans le nez jusqu'au dernier jour, assaisonné d'une mer en vrac, puis englués dans une zone anticyclonique de pétole, calme plat , du jamais connu sur Tangaroa, 4 jours de moteur non stop, assourdis par le bruit et les vibrations ...  suivis  sans transition, de coups de vent allant jusqu'à 40 nœuds, ce vent instable nerveusement éprouvant mollissant et forcissant, le speedo passant de 1 à 8 nœuds pour retomber à 3 nœuds d'une minute à l'autre sans raison apparente ... le capitaine ne ménageant pas ses efforts à réduire et renvoyer de la toile à longueur de journée ... accro aux fichiers météo pour essayer de comprendre quelque chose à cette situation chaotique ...
Tangaroa s'est encore une fois bien comporté et a résisté vaillamment aux coups de butoirs des vagues de front ... l'allure de près serré est loin d'être confortable ...
 
le jeune David, que nous avons embarqué avec son surf et sa guitare pour la traversée, s'est révélé n'y connaitre pas grand chose à la voile :-)    pauvre Jaco, lui qui pensait avoir trouvé un équipier s'est retrouvé à lui apprendre à faire les nœuds de chaise et de cabestan ...
 
grâce aux talents de mon marin pêcheur, nous avons dès le premier jour  attrapé une belle dorade coryphène qui nous a nourri midi et soir pendant quelques jours puis 3 petits thons ont suivi pour parfaire notre cure d'omégas3, (2 ayant été fléchés depuis le pont du bateau un jour de calme plat )  de toute la traversée, nous n'avons eu que 2 repas sans poisson ... cru en tartare, carpaccio, ceviche ou cuit à la plancha, mariné et poêlé, à la Riccarda (en cubes farinés, poêlés et déglacés à la bière ou au vin blanc) en curry de coco ou à la tomate et aux câpres ... nous nous sommes à chaque fois régalés, avons léchés nos assiettes sans nous lasser une seule fois de ces dons de la mer
 
au cours de notre descente vers le sud, la température de l'air et de l'eau baissant chaque jour un peu plus,  nous avons rangé nos paréos et ressorti les bottes, les cirés et les polaires ... le fond de l'air était frais durant les quarts de nuit, qu'une pleine lune réchauffait ... pas aperçu un seul dauphin ni une baleine durant toute la traversée ... par contre Jacques a été surpris de la présence de quelques majestueux albatros sous ces latitudes ... à l'approche la cote, un multitude de pingouins miniatures nous ont accueillis ... impossible de ne pas avoir le sourire en les voyant plonger ou décoller ...  premier contact magique que cette arrivée dans le chenal entre les îles verdoyantes ...  la Marina d'Opua, notre point d'atterrissage dans la Baie des îles à la tombée de la nuit sous un petit crachin de bienvenue ... amarrés au ponton flottant des douanes ... pas d'accès à la terre ...
OUF ! ! ! bien contents d'être arrivés ..
ce matin, visite des services d'hygiène ... je redoutais cette épreuve qui consiste à confisquer tous les produits frais et autres, comportant des risques de contamination (insectes, plantes, bactéries) la liste des produits suspects est longue: viande, produits laitiers, œufs, céréales, haricots, coquillages, fleurs et plantes séchées, produits artisanaux, bois sculpté, roues de bicyclettes, vanneries, bambou etc ... j'ai quand même planqué la conche, le tapa, le tiki et le kava bowl (saladier) en bois sculpté, ainsi que mes 2 douzaines de noix de coco vides (œuvres en devenir) ... j'étais un peu inquiète au sujet du revêtement intérieur du bateau tout en bambou
les services de douanes et d'hygiène étaient particulièrement zélés ce matin car leurs grands chefs ainsi que la télé étaient sur place durant toute la matinée ....
la coque du bateau a été minutieusement filmée grâce à une caméra sous marine ... reportages et interviews sur le ponton ...
l'officier de l'hygiène, extrêmement sympathique, n'a pas eu de mal à me dessaisir de mes graines à germer, lentilles, graisse de canard, poivre, et reste de beurre ...
j'ai pu le convaincre de me laisser la rose séchée qui m'accompagne, souvenir de mon petit papa...
en bonne intendante, nous avions consommé le reste avant notre arrivée ... les garçons se sont régalés de nougat de sésame  pendant toute la semaine et j'avais cuisiné les 3 carottes, le gingembre et le choux restant  pour ne pas me  faire confisquer ...
puis ce fut le tour de la douane sous les traits d'une jolie rousse souriante et courtoise ensuite des chiens renifleurs et de leurs maitres chiens, le labrador blanc pour la drogue et le noir pour les explosifs ...
nous avons été surpris par la gentillesse, la courtoisie, le professionnalisme de tous ces officiers souriants ... on ne peut s'empêcher de faire la comparaison avec les mêmes fonctionnaires en France ou aux US ...
nous avons après tout cela pu enfin nous amarrer au ponton dans la marina et mettre pied à terre ...
nous séparer de David en disgrâce aux yeux du capitaine depuis la veille  pour manquement à son poste d'équipier ... that's life ... le capitaine a tous les droits à bord de son bateau, il sait se montrer généreux et donner énormément de sa personne mais n'aime pas qu'on le prenne pour un con ... on ne peut pas tricher en mer ... tous les traits de caractère sont exacerbés ... le jeune et sympathique David a reconnu ses torts et doit grandir ... nous nous sommes quittés sans animosité en nous souhaitant bonne chance ...
Tangaroa a bien mérité sa place à quai ... profitant de l'eau douce en abondance, nous l'avons rincé, frotté à l'extérieur comme à l'intérieur lavant les fonds à grande eau ... Humm comme ça lui a fait du bien ! ! ! ensuite cela a été le tour de l'équipage de profiter des douches chaudes de la marina ... Hum mm comme c'était bon ! ! !
demain matin nous prendrons la navette pour aller faire un tour en ville, à 5 miles d'ici, histoire de reprendre contact avec la civilisation, ou ce que l'on appelle la civilisation, avec des vraies rues, des magasins, des banques, des feux rouges ... ça risque de nous faire un choc depuis  le temps que nous avons perdu le pied à mariner :-)
le 16 novembre, cela fera exactement un an que nous avons quitté Marseille ... cela semble si loin et si proche en même temps ...
nous sommes heureux d'être ici en Nouvelle Zélande, ce pays long white cloud comme l'avait surnommé les Maoris nous plait déjà et nous sommes gourmands de le découvrir ... cette longue escale va nous permettre de renflouer la caisse de bord, Jacques a un travail qui l'attend à Auckland ... nous prendrons soin de Tangaroa qui va subir quelques modifications de gréement et autres ...
de mon coté il est temps de transcender ce que j'ai engrangé durant ce demi tour du monde ... je suis curieuse de savoir ce qui va naitre de tout ça ...
et puis les beaux jours vont arriver avec l'été, la température de l'eau va se réchauffer ... pas encore ça mais dans un mois ou deux ça devrait être pas mal ...
un bouquet de bises kiwis des lézards des antipodes
Chloé & Jaco
 

Auckland / 23 novembre 2009  


 à Auckland depuis 2 jours ...surnommée City of Sails (ville des voiles) ... la Nouvelle Zélande est le pays où il y a le plus grand nombre de bateaux par habitants (1 pour 10) et cela se sent ... c'est le paradis du nautisme ...
nous avons eu la chance d'avoir la dernière place disponible à la Westhaven Marina proche du centre ville ... $1000/mois quand même ... le prix à payer pour être à nouveau en contact avec la civilisation ... sacré changement après tous ces mouillages sauvages ... Tangaroa est entouré de Motor Yachts mais il ne se plaint pas ... seule l'arrivée entre les poteaux du ponton a été douloureuse ... beau scratch sur la coque...
la Westmarina accueille plus de 1800 bateaux, c'est la plus grande et la plus ancienne de NZ ... aux alentours, il y a tout ce dont un navigateur peut rêver comme infrastructures d'ateliers et magasins regorgeant d'articles liés à la mer ...
nous n'étions pas encore arrivés que Jaco avait déjà une promesse de job chez Southern Spars, la boite mère pour laquelle il travaillait à la Ciotat ... le voilà rassuré ... finies les vacances, il devrait commencer lundi ...
 
à peine débarqué, Jaco s'est mis sur les traces de son passé d'ancien coureur de la Whitbread Round the World Race... nostalgie quand tu nous tiens ...
là étaient amarrés les maxi yachts ... là, le quai de bienvenue ... là, les bars où les équipages se retrouvaient ... là où je vivais ... dans ce parc, je venais faire mon footing ...
la ville a bien changé en 15 ans ... le centre a été entièrement réhabilité .. les vieux hangars sont maintenant des appartements de standing à l'architecture contemporaine ... heureusement, il a retrouvé la demi coque de 25m du MaxiYacht Steinlager toujours accrochée sur la façade du musée de la marine dédié à Sir Peter Blake .. c'est d'ailleurs là que Jaco a décidé d'y amarrer Tangaroa, au coeur de la ville, si il arrive à être suffisamment convainquant ... à suivre ...
le premier jour, après avoir parcouru pas mal de kms à pied, nous avons sortis nos bicyclettes et sommes bien contents d'avoir ce moyen de transport à notre disposition ... nous devons faire attention à ne pas nous faire écraser car on roule à gauche ici, nous n'avons pas encore tout à fait le reflexe de voir les voitures débouler du mauvais coté de la route ... la ville est assez étendue ... le centre ville est très moderne, il reste quelques quartiers résidentiels avec de jolies petites maisons en bois ... à découvrir ...  
je me suis précipitée chez le concessionnaire Apple, je devrais récupérer mon Macbook d'ici peu avec espérons le, toutes les données sur le disque dur ... c'est fou ce qu'on s'accroche à ces gadgets modernes ...
je m'attendais à ce que la vie soit moins chère ici ... pas vraiment .. bien qu'il y aient 49 millions d'agneaux pour 4 millions d'habitants, le prix de la côtelette reste élevée ... les fruits de mer et le poisson ne sont pas donnés non plus alors qu'ils étaient très bon marché dans les souvenirs de Jaco ... quand au prix du tabac, espérons qu'il soit suffisamment dissuasif pour que mon capitaine en réduise sa consommation ... on peut rêver ...
après tous ces mois loin de tout, le Supermarché du coin ressemble à la caverne d'Ali Baba ... tellement d'articles alléchants ... difficile de résister à la tentation ... nous voilà revenus à la société de consommation ... le régime poisson riz noix de coco avait ses avantages ... sigh ! ! !
pas mal de choses me font penser à l'Australie :
l'accent à couper au couteau des néo Zel ... faut pouvoir déchiffrer ... quand j'entend hit il faut comprendre head ...
l'expression "mate" à tout bout de champ ...
les crumpets ... ma petite madeleine de Proust ...
la végétation ... les rues sont bordées de bottlebrush (des arbres pas des buissons) ... (curieusement il y a quelques palmiers alors qu'il ne fait pas chaud chaud chaud)
l'actualité choc du moment est la qualification des kiwis pour la coupe du monde  de football ... ça n'était pas arrivé depuis 1982 .... les "All Whites" sont consacrés demi dieux ... il parait que la France a trichée ? ? ?
 
big hugs & kisses de vos kiwis du bout du monde
chloé & jaco

Auckland suite / 2 mars 2010



ma fibre éspistolaire aurait elle été affectée par la sédentarité ? ? ? c'est bien possible, cela vient certainement du fait que nous ne tenons plus de livre de bord depuis que nous sommes à quai en escale prolongée à Auckland... veuillez  pardonner cette interruption momentanée du son et de l'image...
pourtant la vie ici est suffisamment différente pour qu'il y ai de quoi raconter...
plus de trois mois déjà que nous sommes en Nouvelle Zélande ... en ouvrant mon passeport, je n'en croyais pas mes yeux ... il a vite fallu renouveler mon visa de 3 mois expiré...  nous n'avons pas vu le temps passer...
nous nous sommes d'abord occupé du bateau puisque le contrat de travail de Jacques ne commençait que mi janvier et que Tangaroa avait besoin des quelques améliorations
après avoir obtenu son work permit  Jaco a du attendre la fin des vacances pour commencer à travailler, le rythme n'est pas le même, le néo zed n'étant pas stressé de nature...
mon capitaine ne s'éclate pas vraiment, ne trouvant pas la compétence professionnelle qu'il espérait... le salaire n'est pas mirobolant ... pas vraiment de quoi remplir la caisse de bord pour la suite du voyage mais cela couvrira les frais de notre séjour ici, Tangaroa se contentera de l'essentiel ...

les horaires de travail ici sont de 7h  à 15h30 avec 1/2h de break pour le déjeuner ainsi que deux pauses thé de 15 minutes... pas mal comme horaires, ça laisse le temps de faire autre chose après le boulot, et ils ne s'en privent pas, sortir en bateau, aller à la pêche, faire du sport... les kiwis sont fous de pêche, c'est pratiquement leur unique sujet de conversation pendant leurs pauses ...

les différentes façons de pêcher  le snapper, le poisson roi ... chaque bateau est équipé d'un nombre impressionnant de cannes à pêches,  la variété et  la multitude d'appâts, de leurres dans les magasins de pêche est hallucinante...  hommes femmes enfants, tout le monde est accro... nous sommes sortis l'autre jour en bateau et avons été étonné du nombre incalculable de petits bateaux mouillés en plein chenal, 5 à 6 personnes à bord, tous avec une canne en main, une bière dans l'autre... c'était la première sortie de Tangaroa depuis notre arrivée, nous sommes allés jusqu'à une petite île toute proche, Jaco a pu revêtir sa combinaison de plongée raide et sèche d'avoir été abandonnée si longtemps et nous a ramené du vrai poisson, je lui avais fait l'affront d'acheter quelque temps auparavant du poisson carré ... aucun goût ... à ce propos, nous trouvons que la plupart des aliments ici manquent de goût ... c'est curieux, fruits, légumes, viandes sont beaux mais fades ... les moules par contre sont magnifiques avec leur coquilles frangées de vert vif et excellentes ... elles ne rétrécissent  pas à la cuisson et sentent délicieusement bon, elles n'ont besoin d'aucune sauce ou assaisonnement ... pourquoi ne pas les introduire en France, elles feraient un malheur ...

Auckland a fêté son 170 ième anniversaire il y a peu,  3 jours de festivités sur le front de mer, régates et stands de dégustation de produits de la mer et de vin NZ, feu d'artifice à rallonge pour clôturer l'événement... nous avons souri en pensant aux 2600 ans de Marseille...
Auckland est construite sur 39 volcans, ça monte et ça descend, et ça s'étend sur des kilomètres, il y a pas mal de parcs avec de beaux arbres.
A part les immeubles modernes du centre ville, ce sont surtout des quartiers résidentiels avec de petites maisons individuelles... belle qualité de vie dans ce pays des antipodes, le sympathique Kiwi ne se prend pas la tête et est un bon vivant...
je n'ai jamais vue une ville avec autant de restaurants, de snacks, de fast food de toutes espèces et origines, les Sushis bars sont légions ... tout est prétexte à la bonne chair, les BQs  sont de sortie à la moindre occasion, le kiwi aime boire et se divertir, le barbecue est ici une institution, un art de vivre .... pas de prise de tête pour l'allumer, ils fonctionnent tous au gaz ... chaque maison, appartement, bateau en est équipé ... autre indispensable, le smokers (fumoir), qui fonctionne avec un peu d'alcool et de sciure de bois parfumé... le poisson est fumé en 15 minutes ... ils en raffolent ... nous étions tenté d'en acheter un pensant que cela serait une bonne façon de conserver le poisson en mer,  juste avant Noël j'étais toute contente d'en trouver un presque neuf à la poubelle,  ça tombait bien... Jaco qui voulait absolument manger du saumon fumé maison pour les fêtes est allé nous chercher un morceau de saumon frais au supermarché du coin...  
(attention séquence adrénaline)
- fait attention à ne pas mettre le feu au bateau ...
- t'inquiètes ...
j'ai posé le fumoir au fond du cockpit, mis le saumon et les moules sur la grille au dessus de la sciure de manuka et allumé l'alcool ... une agréable fumée a commencé à nous titiller les narines, vite suivit d'une fumée plus abondante et plus âcre ... Jaco s'est précipité dehors en hurlant, a attrapé un sceau d'eau de mer et l'a déversé sur le smoker ... en moins de deux j'avais réussi à mettre le feu au teck du cockpit ... nous avons évité la catastrophe de justesse et j'ai tremblé rétrospectivement en pensant à ce qui aurait pu se passer ... à 20cm du smoker, dans le coffre arrière sont rangées les bouteilles de gaz de 13kg ainsi que le jerrican de 20 litres d'essence du dinghy et sous le cockpit se trouve le réservoir de 500 litres de gasoil ...
BRRRRRR le saumon fumé au teck était délicieux et avait le goût du frisson mais aurait pu nous coûter très très cher, Tangaroa n'est plus assuré qu'au tiers depuis son arrivée en NZ...
le lendemain, le smoker retrouvait sa place dans la benne à ordures, cet essai n'a pas été concluant dans la mesure où cela n'est pas une méthode de conservation mais une façon de  parfumer la viande ou le poisson, le vrai poisson boucané réclame deux trois jours de fumage pour pouvoir se conserver...

la fin de l'été est annoncée  ... il pleut moins maintenant ... la température ne dépasse pas les 26° mais le soleil est féroce, il n'y a pas de couche d'ozone ici, chaque école, compagnie avec du personnel travaillant à l'extérieur dispense de l'écran total en large quantité, une demie heure suffit pour attraper un coup de soleil... la peau de l'anglo saxon est claire, pas de bronzés aux alentours  même sur les plages ça reste rose ...
les cigales chantent encore dès le lever du jour... pas le même accent que leurs cousines méridionales mais du coffre... elles se mettent sur pause quand il pleut ... on les trouvent  même dans les haubans des voiliers... c'est aussi surprenant que la végétation... les yuccas et les palmiers côtoient les fougères arborescentes... alors que l'Europe se les gèle, ici il n'a pas fait aussi chaud depuis des décennies, fait incroyable, la Nouvelle Zélande subit les effets de la sécheresse, restriction d'eau dans certaines régions, les Kiwis  (oiseaux nocturnes) meurent de faim car leur long bec fragile ne peut  transpercer la terre trop sèche, ceux qui s'aventurent dans les prairies plus humides, ne trouvent pas d'abris dès que le jour se lève et se font griller par le soleil ... pôvres p'tites bêtes...
de mon coté, outre les taches de maintenance et d'enjolivement du bateau j'ai pu à nouveau liberer ma créativité en donnant vie à toute une famille de Tikis rieurs sur noix de coco qui  attendent de trouver un nouveau toit. Une exposition à Auckland avec mon amie Mélanie était programmée, malheureusement il y a eu du cafouillage dans la communication internet avec la galeriste et le projet  n'ayant pu être reporté a du être annulé. Mélanie avait déjà son billet pour la Nouvelle Zélande, elle arrive samedi prochain avec son tane pour un mois, ils auront le loisir de découvrir ce beau pays.

peu de bateaux à la marine sont habités, nos voisins de pontons sortent régulièrement, les kiwis profitent vraiment de leur bateaux. Les rares embarcations habitées sont celles qui comme nous attendent à l'abri la fin de la saison cyclonique pour poursuivre leur voyage... une bande de joyeux brésiliens rencontré aux Tongas animent le ponton de fiestas sur Canela leur voilier bohème (adjectif politiquement correct) ... trois jeunes french boys sur QOVOP (quand on veut on peut) qui n'avaient aucune expérience maritime avant leur départ de France sont la preuve vivante que quand on veut on peut...  certains équipages se sont laissés séduire par la Nouvelles Zélande et ont décidé de s'établir ici ... d'autres en profitent pour faire des travaux importants sur leur navires ... nous nous croiserons certainement dans d'autres eaux ... une chose est sure c'est que les contacts sont directs et profonds entre gens de mer et que l'entraide est un mot ayant encore une signification.

encore pas mal de choses à raconter mais ne risquons pas l'overdose après une période d'abstinence aussi longue...
promis juré je ne laisserais plus les semaines, les mois filer sans donner de nos nouvelles... loin des yeux, loin du coeur qu'ils disent... je peux vous jurer que malgré les apparences, de notre coté ce n'est pas le cas...
warm hugs & kisses des kiwis des antipodes

Good bye Auckland / 21 mai 2010

nous quittons Auckland demain  après 6 mois passés à quai à la Westhaven Marina... cela fait toujours quelque chose de quitter un endroit que l'on a aimé...
il ne fait pas beau depuis quelques jours, une dépression hivernale en chasse une autre... plutôt que d'attendre passivement que cela se calme (ça risque de durer), nous avons décidé d'aller nous mettre à l'abri dans les nombreux mouillages des îles voisines, Kawau et Great Barrier
Ces six mois ont passé vite et nous avons été étonnés de constater avec quelle rapidité on prenait ses petites habitudes.
Nous avons apprécié cette longue escale, le confort d'être à l'abri lors des fréquents coups de vent, avons profité de l'électricité du quai, de l'eau à volonté, de la douche chaude et machine à laver de la Marina et récemment d'un petit chauffage électrique qui a bien asséché le bateau..., sans oublié bien sur l'accès à internet... ces petites choses qui semblent si naturelles à terre sont un vrai luxe lorsqu'on est sur un bateau...
Jaco s'est plongé dans le monde du travail avec ses horaires, son rythme et coutumes kiwi, il ne s'est pas franchement éclaté mais un boulot étant un boulot, cela a permis de couvrir les frais de la Marina et de faire quelques travaux d'entretien sur le bateau, le gréement est maintenant sécurisé, nous avons renouvelé notre parc de batteries pour profiter pleinement des panneaux solaires offerts par un généreux mécène, nous sommes très heureux de faire maintenant partie du monde merveilleux des producteurs d'énergie douce, cette amélioration est considérable puisqu'elle nous épargne les deux heures de moteur quotidiennes qui étaient nécessaire  pour recharger nos batteries fatiguées.
Nous avons apprécié la gentillesse des Kiwis, bons vivants, qui ont une qualité de vie bien supérieure à la notre (du vieux continent) les horaires de travail permettent de profiter de la deuxième partie de la journée pour pratiquer un sport ou s'adonner à leur passion de la pêche ou de la voile... la bière et le BQ faisant partie intégrante de cette qualité de vie sont des institutions dans ce petit pays dynamique isolé en plein Océan Pacifique... Auckland, ville cosmopolite ouverte à l'immigration est en plein boum... il y a des travaux partout... la coupe du monde de rugby n'est pas loin...
la radio comme partout où nous nous sommes arrêtés a été un bon moyen de s'imprégner de l'humeur ambiante, des expressions courantes, de l'accent...
nous avons été gâté avec le climat exceptionnellement sec cette année, avons apprécié la flore particulièrement riche, les arbres impressionnants...
le vignoble NZ n'est pas en reste, les kiwis en sont très fiers, on trouve ici de bonnes bouteilles qui ont la particularité de ne pas avoir besoin de tire bouchon, cela ne gâte pas la qualité du vin mais dévisser le bouchon d'un bon cru ça surprend au début...
surprenante aussi, la vente des huîtres déjà ouvertes... pour nous qui avons l'habitude de les ouvrir à la dernière minute... on ne les vend jamais  fermées... on les trouve congelées, ouvertes également... ils sont fous ce kiwis...
Nous nous sommes régalés de moules extraordinaires, de feijoas, fruits endémiques au goût subtil incomparable, de kumeras, sorte de patates douces rouges, blanches, oranges, de kiwis (fruit) qui ramassés à bonne maturité ne sont pas acides du tout...
Me voilà maintenant avec un ventre de petit Bouddha d'avoir été sédentaire si longtemps, il est vrai que le régime pancakes m'a été profitable sans compter les cookies, le chocolat, le vin et le fromage qui ne faisaient plus partie de notre régime alimentaire de navigateurs... nous n'avons plus tiré sur les écoutes, n'avons pas mis une palme dans l'eau et avons eu de vrais nuits de sommeil... cela suffit pour se ramollir... jamais été une adepte du jogging très pratiqué ici... il aurait fallu pédaler beaucoup plus sur nos petits vélos qui ont été précieux pour nous déplacer...
Cette escale m'a permis de solliciter à nouveau ma fibre créative et de donner vie à la famille de Tikis rieurs que certains d'entre vous ont généreusement adopté.
J'ai pu profiter de la bibliothèque municipale et des ses trésors pour une cure de lecture enrichissante.
Je n'ai bien sur pas fait la moitié des choses que j'avais prévu de faire... mon carnet de voyage n'en est encore qu'au stade de projet ... mes compétences en navigation sont à peu près au point mort mais je te promet Jaco,  je vais m'y mettre, je vais m'y mettre....
Nous n'avons pas eu l'occasion de faire beaucoup de tourisme non plus afin de découvrir plus profondément ce pays à la nature sauvage... il aurait fallu pouvoir disposer d'une voiture et de temps...
lorsque nous avions le temps en début de séjour, les voitures de locations étaient prises d'assaut... lorsqu'elles furent à nouveau abordables, Jaco travaillait...  
c'est pour cette raison que nous sommes heureux de cette escapade dans les îles voisines  toutes différentes les unes des autres ... pas la même végétation ni la même faune... elles sont peu peuplées et les eaux sont très poissonneuses... ça va faire le plus grand bien à mon marin pêcheur... le climat humide nous rappellera la Bretagne... plaisir de respirer l'iode et le plancton... de traîner un peu de fil, d'essayer notre nouveau casier à langoustes, de ramasser des coquillages à marée basse...
puis nous nous dirigerons un peu plus au nord vers Whangarei, où nous sortirons Tangaroa de l'eau pour un carénage avant de mettre le cap sur la Nouvelle Calédonie vers la mi juin...
Pas d'internet pendant une dizaine de jours avant cette étape, alors vite à vos claviers si vous voulez nous joindre avant notre départ demain...
j'ai pu ces derniers jours, actualiser notre site tangaroa.jimdo.com avec quelques nouvelles photos.
d'autres nouvelles bien sur avant notre départ de Nouvelle Zélande...
nous vous embrassons tendrement,
Cheers
Chloé & Jaco

Leaving New Zealand/ 14 juin 2010

terriens chéris,
notre séjour en Nouvelle Zélande touche à sa fin, Tangaroa va poursuivre sa route,  il lui reste la moitié du chemin à parcourir pour rejoindre son port d'attache.
Nous n'avons pas chômé durant ces dix derniers jours pour le préparer à cette tache: chantier de remise en forme rondement mené... dès sa sortie de l'eau le Karcher du chantier a pu débarrasser   Tangaroa des nombreux passagers clandestins qui avaient élu domicile sous sa coque, huîtres sur la ligne de flottaison, berniques et autres coquillages avaient eu tout le loisir de s'installer tranquillement durant notre escale prolongée à la Marina d'Auckland... après ce premier décapage sous pression, un bon grattage au papier à l'eau, une peinture interface et deux bonnes couches d'antifouling blanc, Tangaroa a retrouvé le look seyant de ses dessous blancs... je suis en charge de la peinture du bateau, me retrouver sous sa magnifique et généreuse carène confirme à chaque fois à quel point j'aime ce bateau.
après le sale boulot du ponçage de la coque sous une pluie battante Jaco  s'est occupé du safran qui avait tendance a se bloquer parfois, il monte et descend maintenant comme jamais. Il a réparé l'échappement moteur qui explosait régulièrement et fait réviser et renforcer nos voiles par son ancien copain voilier Waldo... les coffres sont pleins des victuailles de base (riz, pâtes, farine, huile, café) les réservoirs remplis, nous voilà prêt à repartir vers de nouvelles aventures... pas évident de trouver une fenêtre météo favorable, une dépression hivernale en chasse une autre, entre celles qui remontent du grand Sud et les autres qui descendent du Nord, l'affrontement est permanent et il n'est pas facile de se faufiler entre... la branlée est presque inévitable...
Cap sur la Nouvelle Calédonie où est installé notre copain Philippe Naudin et sa petite famille... mise à part le coût de la vie prohibitif, il parait que c'est un endroit magnifique et un peu de chaleur après cet épisode humide sera bienvenu...
Nous avons beaucoup apprécié notre escale en Nouvelle Zélande, c'est un pays attachant où l'on peut facilement envisager de s'installer, la gentillesse et la simplicité des kiwis, la qualité de vie, la facilité des démarches administratives, la jeunesse et le dynamisme de ce petit pays sont très attrayants face à nos rigides et poussiéreuses institutions.
La nature est reine, les arbres impressionnants, les oiseaux omniprésents, les eaux poissonneuses... c'est beau... c'est sauvage... il faudrait beaucoup plus de temps pour faire le tour des richesses à découvrir... la vie est trop courte...
en perspective de la coupe du monde de rugby, le stade de Whangarei inaugurait hier ses nouvelles tribunes, à cette occasion les NZ Maoris affrontaient les Barbarians...  ambiance bon enfant, familiale, sur la pelouse en pente avoisinante, les spectateurs étaient assis sur leur couverture, dégustant frites, hot dogs et bières vendues dans l'enceinte du stade, les enfants cavalaient dans tous les sens, des nuées de mouettes et de moineaux survolaient tout ce petit monde à l'affût de la frite égarée... assez surréaliste... le match très équilibré et de bonne qualité a maintenu le suspense jusqu'à la dernière minute... remporté par les Maoris 35 à 31... quelle belle façon de clore notre séjour ici ...
environ une semaine de traversée pour la Nouvelle Calédonie, va falloir s'amariner à nouveau après tout ce temps à terre...
pas d'inquiétude, nous serons prudents... Tangaroa a le meilleur des capitaines...
nouvelles à l'arrivée, promis...
nous vous embrassons chaudement
Chloé & Jaco

retour en territoire français / 24 juin 2010

terriens chéris,
mouillés dans la Baie de l'Orphelinat à Nouméa après une traversée d'une semaine en mer...
à quelques miles des cotes, nous essayons toujours de capter une station de radio pour nous mettre illico dans le bain local...
quelle bonne chose pour nos oreilles que d'entendre parler français après tout ce temps...
nous avons appris que la fête de la musique avait eu lieu la veille, que les bleus s'étaient couverts de honte et que les All Whites avaient surpris leur monde...
plus entendu France Inter ni France Infos depuis notre départ... c'est fou comme on arrive à bien vivre sans infos alors que cela semblait tellement important dans nos vies de terriens... retrouver ces voix connues, ces chroniques acerbes, a mis en lumière le décalage entre nos différentes vies...
juste après notre carénage nous avons eu la chance de pouvoir profiter de la petite fenêtre météo pendant laquelle il a été possible de partir... certains de nos petits camarades attendaient depuis un mois cette occasion, d'autres ont du rebrousser chemin, d'autres encore en route pour les Fidji se sont détournés pour la Nouvelle Calédonie... les dépressions hivernales ne sont pas tendres dans cette partie du globe... elles se suivent, elles s'affrontent, le vent du sud rafraîchi par l'Antartique... il faut se faufiler entre pour ne pas s'en prendre une de front... Tangaroa à la chance d'avoir un fin et consciencieux météorologue à son bord... Jaco a bien retenu les leçons de son ami Pierrot... les isobarres n'ont plus de secret pour lui et il sait lire dans les nuages... l'amarinage fut quelque peu pénible... la mer en vrac a eu raison de mon estomac... pas bien vaillante je n'avais qu'une envie... être en position horizontale...
Tangaroa a encore assuré avec brio... le ventre propre et lisse, les voiles renforcées, il s'est dégourdit les jambes, s'est régalé de cette chevauchée... et comble du plaisir pour son capitaine, il a bien pêché... marin pêcheur c'est un métier... faut savoir penser poisson, choisir le bon leurre , trouver la bonne allure avec le soleil juste en face ou juste derrière... tout un art... nous avons d'abord eu un petit thon au museau pointu, de taille idéale pour deux ... un régal ... puis une belle dorade coryphène... un délice... suivit de deux autres que nous avons sucé jusqu'à la dernière arrête... crue,  poêlée, fumée... et pour ne pas arriver les mains vides à Nouméa, un balèze tazar que nous avons déguster à l'arrivée avec nos amis Philippe, Marine et Matéo...
pas vu de dauphins de toute la traversée, par contre beaucoup d'oiseaux de mer : Petrels, Damiers du Cap et Albatros étrangement présents dans ces latitudes... qui tournoyaient autour du bateau et dans son sillage, nous ont accompagné et enchanté tout le long du voyage...
à l'approche de Nouméa, vue du large l'île n'est pas jolie, le front de mer est défiguré par des constructions sans style, des immeubles, des antennes, on dirait une ville du Var, le charme en moins...
il ne fait pas très beau, pas mal de nuages mais la température est agréable... il y a de beaux arbres en ville, c'est moins moche et finalement ça a son charme...
profitons de nos amis de voyage, croisés en d'autres eaux... précieux moments partagés... à quand la prochaine rencontre ?
restons quelques jours " en ville", le temps de régler quelques impondérables... une bonne occasion de reprendre contact via mail et Skype :-)
à très vite,
bises kanak
chloé & jaco

triste décision / 29 juillet 2010

les dernières nouvelles de Tangaroa ne sont pas réjouissantes...
une panne moteur nous a immobilisé à la Marina de Port Moselle à Nouméa, nous avons du attendre la pièce de rechange en provenance des US, elle n'était pas disponible en Nouvelle Zélande ni en Australie... cela nous a coûté un os...
après avoir changé nos dollars kiwis, réglé les factures, nous avons constaté que notre caisse de bord était presque vide...
les 5 mois de dur labeur à Auckland n'ont pas suffit ... à la première escale, Pchittt... adieu le maigre pactole...
nous comptions sur la location de mon appartement à Marseille pour assurer un minimum mais celle ci se révèle être un fiasco, nous n'avons plus de rentrée d'argent...
il a bien fallu se rendre à l'évidence, nous n'avons plus les moyens de poursuivre notre voyage...

nous avions déjà fait le plein des coffres,  il fallait pouvoir tenir jusqu'en Afrique du Sud, nous pensions éviter l'Australie trop tracassière coté sanitaire,
j'avais constitué un stock de savon, sucre, hameçons, T-shirts, stylos, livres, cadeaux et monnaie d'échange pour les gentils papous
nous étions prêts à partir, attendant la bonne fenêtre météo... puis nous avons analysé notre situation financière sérieusement...
nous avons peut être sous estimé ce que coûte réellement un bateau...

plusieurs solutions se présentent à nous :
- braquer une banque
- continuer coûte que coûte en prenant le risque de nous transformer en clochards des mers dès la prochaine avarie
- rester travailler en Nouvelle Calédonie, la vie est chère mais l'on nous dit que le travail ne manque pas
- retourner en Nouvelle Zélande mais le $ est faible, les salaires aussi
- vendre Tangaroa

après avoir retourné le problème dans tous les sens, cette dernière solution bien que la plus douloureuse semble la plus sage...
nous sommes dévastés... l'idée de devoir nous séparer de notre bateau bien aimé rempli nos yeux de larmes... nous avons mis tant d'amour, d'énergie, de sueur pour lui redonner vie...
en attendant de trouver un nouvel acquéreur, il va nous falloir retrousser nos manches et trouver du boulot... nous gardons l'espoir de mettre suffisamment d'argent de coté  pour le garder...
les dés sont lancés...

les jours se suivent et ne se ressemblent pas... nous verrons bien de quoi demain sera fait...

nous vous embrassons chaudement

Chloé & Jaco

nouveau départ / 6 août 2010

alors que nous étions abasourdis de devoir interrompre notre voyage, vos messages de soutien et vos preuves d'amitié nous ont beaucoup touchés et réconfortés, cela fait chaud au coeur...
nous sommes restés quelques jours sous le choc, le temps de digérer cette nouvelle donne  tout en prenant de suite le taureau par les cornes...

si coûte que coûte nous étions arrivé  à boucler ce tour du monde, nous serions rentrés sans un sou en poche, ne sachant pas où mettre le bateau ni comment régler les frais de port ... et puis après tous ces miles il aurait fallu changer les voiles, refaire la peinture de pont, le carénage, peut être le moteur... c'est sans fin...
les seuls tour du mondistes qui s'en sortent sont retraités, beaucoup qui comme nous avaient un petit capital de départ, l'ont tous bouffé et ont du mettre leur bateau en vente à mi parcours, ceux qui travaillent avec leur bateau, survivent à peine,  si ils s'en sortaient avant la crise, ils n'ont plus qu'une ou deux réservations dans l'année...

quoi qu'il en soit, nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir faire ce que nous avons fait... tout ce que nous avons vécu est inscrit en nous... à jamais...

après avoir jonglé avec les différents paramètres, nous avons conclu que la Nouvelle Zélande semble être le meilleur endroit pour trouver un acquéreur, trop de bateaux à Nouméa sont ornés d'une pancarte AV... beaucoup terminent leur voyage ici... 30% de taxes doivent être ajoutées au prix d'un bateau ce qui en rend l'achat dissuasif...
David Glen, le président de SouthernSpars, la boite de mâts où bossait Jaco nous offre son soutien pour nous aider dans cette démarche et a spontanément offert un job au capitaine.
La perspective de retourner à Auckland est réconfortante car plusieurs mois peuvent s'écouler avant de trouver un acquéreur... il est possible que nous puissions garder Tangaroa si nous arrivons à mettre suffisamment de $$$ de coté... mais il faut d'abord que j'arrive à assainir la situation liée à la location de mon appartement...
Le retour en Nouvelle Zélande est loin d'être une punition, nous avons beaucoup aimé ce pays, son dynamisme, la bonne humeur et le style de vie des kiwis.
L'aventure continue sous une autre forme, qui sait si nous n'aurons pas envie de nous y installer un peu plus longtemps, au pays de cocagne de la voile, Jacques à de quoi faire  quant à moi ce ne sont pas les sources d'inspiration qui manquent, le temps est venu de me remettre dans l'atelier.

Tangaroa, Dieu Polynésien de la mer, fait partie intégrante des légendes Maoris, nous avons constaté dès notre arrivée en Nouvelle Zélande à quel point les autochtones étaient sensibles à ce nom... notre bateau a peut être envie de naviguer un peu plus dans ses eaux... le petit tiki de jade autour de mon cou a plus de "mana" que je ne le pensais puisqu'il nous attire à nouveau vers Aotearoa le pays du Long White Cloud.

7 semaines déjà que nous sommes scotchés à Nouméa, cette ville ne présente pas de grand intérêt... c'est moche... à part la Place des Cocotiers plantée de jolis arbres tropicaux, il ne reste que de rares traces de l'architecture coloniale et de la végétation (flamboyants, banians, palmiers etc) remplacées par du béton, des cages à lapin... quelques boutiques plus chics perdues parmi les échoppes d'articles cheap made in China... beaucoup de galeries marchandes où les touristes errent comme des âmes en peine à la recherche de quelque chose d'intéressant à se mettre sous les yeux...
les eaux du port puent l'égout, le lagon classé patrimoine mondial de l'humanité accueillent les eaux usées de la ville, (pas de station d'épuration sur l'île) sans parler des boues rouges relâchées par l'exploitation du nickel... quel dommage ...
les jeunes kanak zonent dans la ville et après une ou deux bières, il est fortement déconseillé de croiser leur chemin...
nous n'avons pourtant jamais ressenti d'hostilité, le sourire est un passeport merveilleux...
coté positif, nous avons rencontré des personnes fort sympathiques et attachantes, nous avons profité de cette escale pour avoir une vie sociale qui nous a fait défaut depuis notre départ, à force de chercher les mouillages sauvages et déserts on en oubli la chaleur des contacts amicaux... le cockpit de Tangaroa est rarement resté vide...
nous avons beaucoup apprécié le Musée de Nouvelle Calédonie, la collection de sculptures Kanak restera une rencontre inspirante inoubliable...
dans la rue, joli spectacle des mamas dans leurs robes mission colorées... le marché aux poissons, un rendez vous quotidien que Jacques ne pouvait manquer...
le Nakamal, lieux ou se boit le kava au tomber du jour, cette boisson à base de racine de poivrier sauvage a des vertus relaxantes sensée nous relier aux esprits... y est attaché un cérémonial touchant, la boisson saumâtre est servie dans un bol en noix de coco, le goût âcre et amer est abominable, au grand étonnement général, je dois être la seule à l'avoir aimé...

il est temps de lever l'ancre, trop frustrant et usant pour les nerfs de rester ici au mouillage à ronger notre frein... nous attendions quelques réponses de NZ... météo oblige, nous ne pourrons pas y descendre avant fin octobre,
nous venons de décider de partir demain pour les Vanuatu, j'en rêve depuis longtemps car c'est un des rares endroits au monde où les gens vivent encore comme il y a des siècles, en harmonie avec leur environnement, dans un dépouillement total mais avec les sourires les plus radieux et un bonheur non feint... attirée depuis toujours par l'art primitif, il serait trop dommage de rater cette destination proche et pourtant si dépaysante et déstabilisante... cela ne fera pas de mal aux occidentaux que nous sommes, gavés de superflu, d'être confrontés à ce que nous avons été et avons perdu...
nous nous arrêterons un ou deux jours à l'île des Pins sur notre route et atteindrons Port Vila sur l'île principale des  Vanuatu après trois jours de mer.
Tangaroa est heureux de reprendre du service, le pauvre a été bien éprouvé par ces derniers rebondissements...

à très vite
du fond du coeur
Tangaroa et son équipage


Port Vila, Vanuatu / 20 août 2010


Halo
nous sommes arrivés il y a deux jours à Port Vila, capitale des Vanuatu anciennement Nouvelles Hébrides, après trois jours et quelque de mer,  nous avons ralenti notre course pour ne pas arriver de nuit dans un endroit inconnu...
comme pour chaque départ, nous avons attendu que la fenêtre météo soit bonne... c'est une des conditions essentielle du voyage... nous sommes restés pour cela une semaine à l'île des Pins avant de pouvoir lever l'ancre... après Nouméa, l'île des Pins très peu peuplée est un havre de tranquillité et un régal pour les yeux...
la traversée a été agréable et pêchante, pas de grosses prises, qui ont cassé les bas de ligne mais de petits thons quotidien qui nous ont nourrit et nous nourrissent encore...
dès notre arrivée aux Vanuatu, nous avons été touchés par la gentillesse des habitants, les Ni-Vanuatus, cela a commencé par l'officier de la quarantaine et le douanier...
Zone franche, Port Vila n'offre pas grand intérêt,  la rue principale accueille beaucoup de duty free shops, des boutiques de souvenirs bon marché et bien sur les échoppes chinoises que l'on trouve maintenant dans le monde entier... les gens par contre font toute la différence, sourires et gentillesse sont sur les visages, leurs yeux pétillent, les enfants sont radieux... ils parlent soit anglais soit français en fonction de l'école qu'ils ont fréquenté, anglicane ou catholique plus le bislama local, un mélange anglo français et des 110 langues parlées par les différentes cultures de ce pays composé de 83 îles.
en découvrant le pittoresque marché couvert, nous étions sous le charme... jamais vu un aussi beau marché (mis part celui d'Aix en Provence)
les femmes vêtues de robes colorées et leur enfants descendent de leur village en mini bus , le transport en commun local, pour proposer toutes sortes de racines, fruits et légumes... c'est joliment présenté dans des paniers de palmes tressées ou ficelé habilement pour pouvoir être transporté sans sacs en plastique... elles proposent également du laplap et du tuluk, pâte gélatineuse faite de racines pilées (tarot, patate douce, manioc ou igname) cuite avec de la viande ou du poisson arrosée de lait de coco et cuite enveloppé dans des feuilles de bananiers dans un four enterré... ça a l'air très nourrissant, ça sent bon et c'est pas cher... nous essayerons dès que nous aurons fini notre thon... et toujours ce sourire omniprésent...
dans un ou deux jours, le temps de régler deux trois bricoles et de trouver un café internet, nous partirons loin de la ville explorer l'île d'Efate, puis Malakula et Epi couvertes de forêts luxuriantes, la faune et la flore extraordinaire, les villages et les multiples cultures primitives et leur rites ancestraux... nous nous régalons d'avance de ce programme...
nous avons retrouvé des amis de voyage, c'est toujours agréable de revoir des bateaux croisés sous d'autres latitudes... cela fait partie des joies du voyage...
nous repasserons par Port Vila chercher un permis de croisière pour pouvoir naviguer dans les autres îles... contrairement à ce que l'on peut penser, il y a toujours pas mal de formalités à faire lorsqu'on navigue... nous ne sommes pas aussi libres que ça... les océans sont vastes mais les frontières existent...

à très vite,
Alé Tata
nous vous embrassons chaudement
Chloé & Jaco


retour à la civilisation / 3 octobre 2010


Tangaroa et son équipage sont depuis hier à Nouméa… retour à la « civilisation »…
nous avons été étonnés de constater que nous avions passé presque deux mois aux Vanuatu… mis à par Port Vila la capitale et son merveilleux marché, pas  de contact avec le monde moderne, pas de radio, de téléphone ni d'Internet dans cette région du monde où l'électricité et l’eau courante sont choses rares... pas de magasins, de routes, de produits de consommation sinon les plus basiques...
belle parenthèse dans notre vie que cette escale hors du temps…
les Vanuatu ne sont pas renommés pour la beauté des mouillages, nous étions entourés de vert, principalement de la mangrove et des cocotiers bien sur...  mais pour la gentillesse de ses habitants…
nous avons été séduit par la gentillesse et l'accueil des "papous*" comme nous les nommions affectueusement, qui nous accostaient chaleureusement sur leur pirogue pour nous offrir bananes, papayes, bananes, pamplemousses, fruits de l'arbre à pain, ignames, crabes et encore bananes... ils étaient ravis des hameçons, des t-shirts, du café à bord…
nos gentils papous se déplacent en pirogue à balancier, ils font des kilomètres à la pagaie, parfois en water taxi local (bondé ou comment mettre un maximum de personnes et de bananes dans une embarcation sans qu'elle ne coule) pour se rendre au "garden" où ils cultivent la banane, le tarot, l'igname, le manioc, le choux, la tomate et le concombre et la patate douce
avec le poisson ramené par mon marin pêcheur, nul besoin de supermarché... (nous avons du être les seuls de tous les yachties à avoir mangé du poisson tous les jours, qu’il est été pêché à la traîne depuis le bateau ou du dinghy, au fusil harpon où à la canne depuis le pont et dégusté quelque fois de la langouste ou du bénitier)
à cette cure poisson s’est ajoutée la cure bananes… jamais mangé autant de bananes… il faut dire que fruit ou plantain, elles sont excellentes, je suis devenue une pro du « banana bread » et du « poe banane », un dessert polynésien pas très Weight Watchers… (mélanger 2 bols de bananes écrasées avec 1 bol d’amidon et du sucre, cuire au bain marie et déguster arrosé de lait de coco J )  léchez vous les doigts…
les villages plus ou moins grands sont encore constitués de cases traditionnelles en palmier, cinq cases forment déjà un village et dès qu'il y a un village, il y a bien sur une église... lorsque l’église est anglicane, les habitants parlent anglais, lorsqu’elle est catholique, ils parlent français… bande son caractéristique, comme en Polynésie, le chant du coq est omniprésent…
les « papous » vivent heureux en autarcie du produit de leur jardin, par endroits plus agriculteurs que pêcheurs… entre les cases, poules et poussins se baladent en liberté, cochons non stressés** et bétail assurent la viande… pas d’alcool…    
curieux de contacts et d’échanges et étonnamment ouverts sur le reste du monde, nous avons eu des rapports privilégiés avec nos souriants amis, Jaco a réparé la coque du hors bord du village qui prenait gravement l’eau et s’est vu auréolé d’une popularité méritée et ma recette de lamelles de coco au caramel a séduit les enfants, les femmes et les gaillards qui plongeaient à pleines mains dans le sac à friandises…
curieusement les téléphone portables sont très répandus alors qu’il n’y a pas d'électricité pour les recharger sinon le groupe électrogène du village si il fonctionne… sachant que nous produisions notre électricité, un copain sur sa pirogue  nous a accosté et demandé si nous pouvions recharger son téléphone, répondant par l’affirmative il nous a sorti un sac avec la vingtaine de téléphones du village…
 
plutôt que de naviguer entre les différentes îles de l'archipel, nous n'avons pas fait beaucoup de mouillages, préférant privilégier le contact avec les gens que nous avons croisés sur les îles d’Efate et de Malakula…
il fallait aussi prendre en compte que plus nous montions en latitude plus il nous fallait redescendre avec le vent et la mer en plein museau et ça, comme le dit si bien mon capitaine, c'est la misère... nous avons du attendre patiemment à chaque fois que le vent tourne ou se calme un peu pour changer d'endroit... comme il nous faudra attendre maintenant pour redescendre en Nouvelle Zélande, Jacques surveille le développement de l’anticyclone et des dépression au jour le jour… pour l’instant l’alizé souffle fort… Tangaroa tire sur sa chaîne d’ancre… le trajet vers la Nouvelle Zélande est de toute façon éprouvant et redouté, il peut être moins inconfortable en choisissant la bonne fenêtre météo… pas avant quelques jours…
autre que la télépathie, espérons profiter de cette attente pour renouer le contact avec nos proches : Internet, textos, Skype … tel : +687 90 06 75
 à très vite,
chaudes bises alizéennes
Chloé & Jaco

back in New Zealand / 5 novembre 2010

notre courageux Tangaroa a retrouvé Aotearoa le pays du « Long White Cloud » après une traversée de 5 jours et demi … vent dans le nez, mer en vrac,  pas vraiment  la croisière s’amuse…
le capitaine, fin météorologue a assuré, nous sommes partis et arrivés au bon moment…
son petit mousse frappé de narcolepsie n’était pas vaillant vaillant… l’allure de près n’est pas des plus confortable, grands coups de butoir dans les vagues de face… éprouvant pour les organismes comme pour le bateau… secouez moi ! secouez moi !
la pleine lune nous a accompagnée, agréable présence la nuit en mer…
une belle coryphène nous a nourrit toute une semaine… nous lui avons fait honneur, ce sera la dernière avant de longs mois…
contents d’être arrivés, quelques degrés plus au sud en latitude, quelques degrés centigrades de l’air et de l’eau en moins… nos sympathiques kiwi en bras de chemise alors que nous superposions les polaires… formalités d’entrée : efficacité, gentillesse et sourires
à peine arrivés, avons du nous mettre quelques jours à l’abri du vent fort du SE dans une jolie baie profonde sauvage et déserte avant de pouvoir descendre sur Auckland où nous sommes depuis hier…
un peu l’impression d’être de retour chez soi, nous y avons déjà nos repères…
ce qui frappe c’est d’abord l’accent néozed , il faut un temps pour que l’oreille s’y fasse…
la gentillesse non feinte du kiwi, ça améliore d’emblée la qualité de vie…
la personnalité des arbres… le majestueux Pohutukawa que l’on trouve un peu partout dans l’île du nord est aussi appelé  New Zealand Christmas tree car il commence à fleurir maintenant jusqu’à Noël, ses fleurs, houppettes d’un rouge intense égayent les rues, les rivages… pour les maoris, c’est un arbre sacré, le plus vieux a plus de 800 ans, la croyance veut qu’il soit le dernier passage des esprits avant de quitter ce monde…
heureux  d’être de retour dans ce beau pays de légendes où chaque lieu porte un nom maori aux sonorités chantantes…
la priorité, travailler pour remplir la caisse de bord afin de pouvoir garder notre bateau…
le printemps est là et bientôt l’été… qui sait de quoi demain sera fait…
 
tendres bises des antipodes
Chloé & Jaco

Joyeuses Fêtes / 22 décembre 2011


chers (lointains) proches, proches (lointains)

Jacques m'a fait remarquer que allions passer notre troisième Noël consécutif à bord de Tangaroa... incroyable comme le temps passe...
la première année nous étions en mer, en fin de traversée de l'Atlantique, l'année dernière nous l'avons passé au ponton de la marina de  Westhaven avec nos collègues tour du mondistes... joyeuse petite communauté cosmopolite... cette année il n'y a presque pas de bateaux de voyage à Auckland... pas d'ambiance festive sur les pontons...
comme chaque année à cette période, nos proches nous manquent... l'esprit de Noël difficile à capter sous ces latitudes où malgré la pluie très présente, c'est le plein été...  les sapins en plastique et guirlandes clinquantes ne s'accordent pas avec le climat... le barbecue ne remplace pas les promesses de ripailles traditionnelles de ces fêtes...  les chants de Noël à la radio s'efforcent pourtant de nous mettre dans l'ambiance...

 après avoir attendu le feu vert du "work permit" nous avons pu commencer à travailler la semaine dernière, Jaco dans sa boite de gréement et moi comme "day worker" à faire du vernis sur un motor yacht... nous avons tout de suite entendu notre caisse de bord soupirer de soulagement...
ouf ! ! !

Tangaroa et son équipage irons passer les fêtes à à Great Barrier, une île située à 50 miles d'ici où se retrouvent presque tous les yachties d'Auckland à cette période... nous avons connu cette île sauvage déserte en hiver avant de quitter la Nouvelle Zélande... elle est magnifique, ses arbres majestueux descendent jusqu'au rivage... le poisson abonde... l'ambiance ne sera pas la même... le kiwi est festif et bruyant... ça va changer nos habitudes de mouillages en solitaires... pas d'électricité sur l'île... encore moins d'internet... notre seul contact sera le portable lorsque nous trouverons du réseau...

nous vous souhaitons de passer de joyeuses fêtes,

tendrement,
Chloé & Jacques

Waiheke / 18 février 2011

pas donné de news depuis un moment déjà... il faut dire que le temps file entre les doigts comme une poignée de sable sec...
Tangaroa est depuis quelques jours dans ses nouveaux quartiers, à Matiatia Bay sur l'île de Waiheke située à une dizaine de miles d'Auckland, nous sommes amarrés à un corps mort costaud qui doit appartenir aux Coast Guards qui le laisse gracieusement à la disposition des cruisers... c'est parfait... la baie est profonde, bien abritée de presque tous les vents, c'est là qu'arrive le ferry qui dessert Auckland... à part les vagues de sillage du ferry, c'est assez tranquille, seuls deux ou trois voiliers parmi nos voisins de mouillage sont habités... presque pas d'habitations.... joli paysage vallonné... chant de cigales... mouettes rieuses installées sur la vieille vedette en bois notre plus proche voisine... quelques canards curieux à l'affût de ce qui pourrait tomber du bord... voilà notre nouvel environnement... nous avons débarqué nos vélos qui maintenant dorment sur l'île en compagnie de confrères de la même espèce...
l'île accueille actuellement une exposition de sculptures en plein air qui attire pas mal de visiteurs... il faut deux ou trois heures pour faire le parcours sur un sentier qui surplombe la mer... la ballade est agréable, de belles vues sur le golfe bordé de ces arbres majestueux, les Pohutukawas...
à peine arrivés, nous sommes allés rendre visite à nos amis, Sean et Tracy qui vivent dans une petite maison en bois sur un joli terrain en pente planté de quelques arbres fruitiers qui donne sur Blackpool Bay... c'est eux qui m'ont proposé d'utiliser une de leur dépendance servant actuellement de débarras, pour installer mon atelier.
le plus grand espace a l'électricité mais est assez sombre et humide, il est garni d'une moquette vintage années 70 qui serait très tendance actuellement assez dissuasif pour la création artistique... le second espace plus petit est plutôt une cabane en tôle ondulée tapissé de planches de bois de récupération m'a tout de suite séduit, clair, vue sur la mer... après avoir passé quelques heures à le vider des merdes qui l'encombraient, centaines de bouteilles et cartons attendant d'être amenées au recyclage, toiles d'araignées ambiance Halloween, végétation envahissante, chèvrefeuille et  vigne vierge, poussière compacte, l'endroit m'a semblé plus spacieux... ce travail de nettoyage m'a permis de prendre possession de l'espace... hier j'ai pu y installer mes pinceaux qui frétillent d'impatience de reprendre du service... mon nouvel atelier me plaît déjà beaucoup... 15min à vélo en comptant les montées :-)
notre rythme de vie a du s'adapter à notre installation sur l'île, levés à 5h du mat, café, je prépare la "lunch box" du travailleur, nous sautons dans le dinghy, Jacques embarque son vélo sur le premier ferry à 6h...  traversée agréable de 40 minutes pour atteindre Auckland... just in time pour l'embauche à 7h... si peu de passagers font la traversée à cette heure, le ferry est plein au retour... 9000 habitants sur l'île, ce chiffre grimpe à 60 000 l'été... Waiheke parce qu'elle est si proche d'Auckland attire pas mal de touristes, l'île est belle et jouit d'un micro climat, multitude de sentiers de randonnée, vignobles avec dégustation de vin,  communauté artistique et galeries, sont des attractions auxquelles ils sont sensibles... le village d'Oneroa est à 2 km du terminal ferry
Jaco rentre par le ferry de 16h45... il a le loisir de sortir sa canne à pêche et ses appâts pour titiller le snapper depuis le bord du bateau... il fait mumuse avec ses amis, en relâche deux sur trois parce qu'ils ne font pas la maille, la réglementation est bien respectée ici, pour le Snapper la maille est de 27cm, pour le Kingfish 75cm depuis le museau jusqu'au creux de la queue, ce qui fait de belles portions déjà...
l'avantage d'avoir le bateau ici autre que l'économie de la marina est d'avoir le bateau sur place pour le week end... nous pourrons à loisir changer de mouillage, profiter de nos résidences secondaires... la traversée entre Auckland et Waiheke pouvant varier de 3h à 9h selon le vent, la marée, le courant, nous avions parfois juste le temps d'arriver qu'il fallait songer au retour... maintenant dès le vendredi fin d'après midi nous pourrons changer de spot: Cactus Bay, Garden Cove, Onatangi, Hooks Bay et autres sont à quelques encablures... mon pêcheur va pouvoir de nouveau revêtir sa tenue de Néoprène et mettre la tête sous l'eau... sa forme de méditation...
nous aurons le loisir d'explorer l'intérieur de l'île dès que nous aurons une voiture à notre disposition...
pas de wifi depuis le bateau, notre clé USB 3G nous permet de récupérer et d'envoyer notre courrier, Skype est malheureusement trop gourmand... accès internet gratuit depuis la bibliothèque dont les heures d'ouvertures sont 9h-17h... va falloir s'organiser pour se donner des rendez vous téléphoniques dans cet intervalle ( pas avant 21h pour vous)
voili voilou les dernières nouvelles de Tangaroa et de son équipage très heureux d'être à nouveau en eaux libres

besitos besitos des gypsies des mers



l'aventure continue / 18 mars 2011

nous voilà partis pour de nouvelles aventures...
alors que nous nous demandions comment remplir notre caisse de bord et poursuivre notre voyage, une proposition que nous ne pouvions pas refuser nous est tombée du ciel...
"Beniguet" , voilier français de 26m actuellement à Auckland recherchait un équipage, (skipper et hôtesse) après que le sien ait déserté son bord...
notre ami Alain Gabbay nous a immédiatement contacté pensant que cela pouvait nous intéresser... et pour cause... ce voilier parti il y a deux de France poursuit la même route que la notre...
après un arrêt de quelques mois en Nouvelle Zélande, il rentrera en métropole sur deux ans, via  l'Australie, l'océan Indien, l'Afrique du sud, Ste Hélène, le Brésil, les Antilles avant de retraverser l'Atlantique jusqu'en Bretagne.
après quelques semaines d'incertitude, nous avons eu confirmation que notre candidature avait été retenue, j'avoue avoir été très soulagée... en effet le salaire de Jaco et mes sporadiques embauches en tant que "dayworker" étaient loin de suffire à remplir notre caisse de bord pour la poursuite de notre périple, même si nous arrivions à économiser quelques $$$ de frais de marina depuis que nous sommes installés sur l'île Waiheke...à ce rythme, il nous aurait fallu des années pour nous remettre à flots, l'épineux épisode de la location pourrie de mon appartement n'étant toujours pas résolu... j'ai depuis décidé de le mettre en vente...
ce projet sur "Beniguet" nous permet de poursuivre le voyage en mettant pratiquement tout ce que nous gagnions dans la caisse de bord de Tangaroa.
certes, la tache à bord ne sera pas de tout repos, c'est un grand bateau, Jacques et moi savons ce que cela représente comme travail aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur...
nous mettrons nos multiples talents au service du propriétaire et des personnes qui l'accompagnent et ferons tout pour que l'ambiance à bord soit harmonieuse...
sachant que nos efforts lui sont dédiés, Tangaroa ne se sentira pas abandonné, nous l'hivernerons à sec jusqu'à notre retour en NZ à la fin de l'année...
il  se verra offrir le spinnaker asymétrique qui lui fait défaut depuis le début de notre voyage...
3 mois d'arrêt à Darwin pour "Beniguet"  nous permettrons de venir nous occuper de notre bateau, le sortir des eaux territoriales NZ pour ne pas devoir payer de taxes et de rentrer en France passer les fêtes de fin d'année en famille... cela fait trop longtemps que nous n'avons vu nos proches...
Denis Batard, le propriétaire de Beniguet arrive à Auckland à la fin du mois... bien que nous soyons un peu anxieux des deux cotés de ne pas avoir eu l'occasion de nous rencontrer avant de nous embarquer dans cette aventure, nous sommes confiants de notre entente... il a pu avoir un aperçu de nos personnalités en allant faire un tour sur notre site... de notre coté nous avons constaté au cours de notre voyage qu'il est rare de trouver des cons en mer... ce monsieur à la retraite s'est fait construire ce beau bateau,( one of de chez Garcia) pour poursuivre le même rêve que nous,  le tour du monde à la voile...
Beniguet ne larguera pas les amarres avant la mi avril, cela nous laisse le temps de nous organiser...
les jours passent et ne se ressemblent pas, c'est ça la beauté du voyage...
merci à notre bonne fée,

nous vous embrassons chaudement
Tangaroa et son équipage


nouveau départ / 12 avril 2011

les derniers jours sur Tangaroa avant d'embarquer sur Beniguet vont passer très vite...

Jacques travaille jusqu'à vendredi, dès samedi nous mettrons cap sur Whangareï, lieu de résidence à terre de notre voilier où nous le désarmerons et le préparerons pour son hivernage

c'est très étrange de devoir laisser notre bateau derrière nous, même si c'est pour la bonne cause...

il a été notre fidèle compagnon de voyage, notre refuge, notre demeure, l'objet de toute notre attention depuis que nous l'avons adopté...

ce bateau nous convient parfaitement, tout nous plaît en lui, ses remarquables qualités maritimes, la beauté de ses courbes généreuses, sa maniabilité, la sécurité que nous éprouvons à son bord, sa fonctionnalité, l'aménagement judicieux, son cockpit profond, son grand carré rond si convivial et bien sur ses qualités de pêcheur... 

c'est un bateau magnifique, nous l'aimons et il nous le rend bien... 

seuls les gens de mer peuvent comprendre l'attachement que l'on éprouve pour son bateau, qui bien sur a une âme...

 

Beniguet  est un beau navire, modèle unique construit aux goût de son propriétaire, dériveur en aluminium de 26m, d'une largeur de 7m, avec quille relevable construit par les chantiers Garcia sur un plan Berret-Racoupeau

le bateau est confortable et fonctionnel, le mât de 35m, 5 barres de flèches, est un ancien mât de Tagheueur, (le super ketch de Titouan Lamazou qui a coulé au large de Venise à l'époque, Jaco faisait partie de l'aventure) pont en teck dégagé, hydraulique everywhere, dinghy jet 100cv rangé dans le "garage" à l'arrière du bateau… 

intérieur en érable blond, grand carré salon/ salle à manger , 5 cabines lits simples avec chacune sa salle de bain, cuisine spacieuse, belle table à carte avec l'électronique qui va avec et tout le confort moderne grâce aux 2 groupes électrogènes qui fonctionnent 24h/24 : climatisation, eau chaude, congélateurs, machine à laver et séchoir et fabrique de glaçons pour l'apéro

l'esprit du bateau est familial, les tâches à bord sont partagées, ce qui n'est pas pour nous déplaire...

Denis, le propriétaire de Beniguet a 3 filles et 12 petits enfants, son ami Guy Marie est un fidèle du bord, leurs épouses les rejoignent aux escales, 

à bord également jusqu'à fin mai, Henry et Isabelle, un couple de vieux copains

comme beaucoup à bord aiment cuisiner, il va y avoir une émulation entre cuisine au beurre et huile d'olive... aïe... 

 

nous quitterons la Nouvelle Zélande vers la fin du mois, dès que les conditions météo le permettront, cap sur la Nouvelle Calédonie avec stop aux îles de la Loyauté que nous avons à peine effleurées lors de notre dernier passage... ensuite les Vanuatu, peuple élu le plus heureux de la terre alors qu'ils n'ont que le strict minimum, encore beaucoup d'endroits à découvrir  

puis l'Australie, la grande barrière de corail... Beniguet sera hiverné à Perth à la fin de l'année pour 3 mois...

 

préparatifs de départ, goodbye aux copains... tout ça va si vite...

si Dieu le veut, nous serons de retour fin octobre pour sortir notre bateau des eaux NZ, (un allez/retour à Northfolk pour éviter de payer les taxes d'importation)

 

heureux de reprendre la mer, d'aller explorer un peu plus notre petite planète si vaste... si riche qu'une longue vie d'explorateur ne suffirait pas à en faire le tour...

 

we love you

mille bises du bout du monde

Chloé & Jaco

 

 

 

Nouméa / 13 mai 2011

ouf, nous voilà à Nouméa, Beniguet bien amarré au quai des visiteurs à Port Moselle... la traversée a été comme prévue assez éprouvante...

quatrième fois que Jacques et moi naviguions dans cette zone du globe où deux systèmes s'affrontent, les vents du grand sud de l'Antarctique et les Alizés de la zone équatoriale, ajoutons à ce cocktail de grandes failles sous-marine pour avoir une mer en vrac garantie...

bien qu'ayant profité d'une étroite fenêtre météo entre deux dépressions pour larguer les amarres de Gulf Harbour, nous savions que nous aurions le vent pile poil dans le nez... l'hiver s'installant en Nouvelle Zélande, nous ne pouvions pas trop faire les difficiles... vent de Nord Ouest... la Nouvelle Calédonie se situe exactement au Nord Ouest de la Nouvelle Zélande... 

Denis n'a pas suivit le conseil de Jacques de tirer un bord à l'Est afin de pouvoir nous appuyer sur les voiles, il a préféré aller au plus court, au moteur, contre vents et marées... ce n'était forcement pas plus rapide... et encore moins confortable... sans voiles, le pauvre Beniguet frappait sans relâche les vagues de front, il grimaçait de douleur mais a tenu bon... 

le moteur malgré les nombreuses interventions avant le départ fumait noir... le groupe électrogène faisait la gueule aussi réduisant les manoeuvres au minimum... pas de possibilité de hisser les voiles sans les puissants winchs hydrauliques au chômage... 

à bord cinq membres d'équipage dont quatre  secoués qui n'en menaient pas large  sur cette mer cassante même en absence de vent... rêvant à l'arrivée libératrice...  

Denis le propriétaire tenant à sa casquette de capitaine, se creuse la tête avec des problèmes mécaniques genre Sudoku "ultime" et navigue derrière ses écrans d'ordinateur difficilement domptés, 

Guy Marie son fidèle copain de route, doux personnage, lui aussi adepte du petit écran, n'a pas une grande maîtrise du pont, atteint 3 jours durant du mal de mer, 

Henry leur sympathique vieux pote à l'humour décapant, interdit de manoeuvres because trop âgé pour apprendre sans se faire mal... 

(Isabelle la femme d'Henry a heureusement préféré prendre l'avion pour Nouméa rejoindre Catherine, l'épouse de Guy Marie afin de visiter "le caillou" en nous attendant)... 

moi battant les records de position horizontale, la seule supportable dans ces conditions agitées... 

et enfin, l'imperturbable Jacques, seul a savoir comment faire avancer un bateau... infatigable, diplomate et vigilant devant les certitudes, incompétences ou fragiles constitutions respectives... 

cette branlée ne nous a heureusement pas ôté le sens de l'humour... quelques sacrés fous rires à bord... réparties  et connivence de vieux compagnons plein de tendresse l'un pour l'autre... 

après le régime bananes /pâtes à l'eau des premiers jours, seul toléré par nos estomacs, les garçons se sont mis en pêche, ont sortis leurs leurres, aiguisés leurs hameçons... Jaco, grand vainqueur haut la main, nous a d'abord ramené  un petit thon que nous avons savouré en tartare, le lendemain une première daurade coryphène signifiant que nous étions en eaux plus chaudes... pour finir en apothéose juste avant l'arrivée alors que le soleil se couchait, que nous allions rentrer dans le lagon où l'on ne trouve plus ces poissons magnifiques... attaque d'une bête de plus de 15 kgs...  il a tiré la langue pour la ramener à bord... nous étions tous dans un état d'excitation fébrile, Denis aux commandes moteur, Guy Marie à plat ventre avec la gaffe, moi l'appareil photo d'une main,(malheureusement la photo est ratée) le couteau de l'autre... je n'étais pas peu fière de mon pêcheur marseillais... cette fois ci, il a consenti à me garder la tête avec laquelle j'ai pu faire une soupe des plus savoureuses pour célébrer notre arrivée... de nuit... dans les effluves d'égouts de Port Moselle... changement d'ambiance... les épouses qui attendaient sur le ponton ont grimpé à bord le temps d'un apéro malgré la réglementation interdisant tout mouvement avant les formalités d'arrivée... 

lendemain matin, formalités de police, phytosanitaire suivit un peu plus tard des douanes venues en renfort, 4 fonctionnaires en gros godillots, flingue à la ceinture, l'air soupçonneux, ouvrants placards, frigo, congélos... quelle contraste avec les douaniers kiwis qui bien que faisant leur métier consciencieusement, se présentent par leur prénom, sourire aux lèvres, serviables, un cadeau de bienvenue à la main... 

 

Beniguet noirci par les gaz d'échappement a du être brossé, shampouiné, rincé... grande toilette intérieure extérieure... avant toute autre chose, s'occuper du bateau... 

après le turbo à Gulf Harbour ce sont les injecteurs qui ont été démontés et qui sont aujourd'hui chez le docteur... nous attendons le verdict avec impatience pour mettre le cap sur l'île des Pins, les copains trépignent d'impatience... réclament aussi les îles Loyautés, prévues initialement au programme, petits bijoux à voir absolument... ceux qui pensent qu'un bateau est comme la S.N.C.F n'ont qu'a changer de tour operator... * (finalement c'est ce qu'ils vont faire)...

Denis déprimé par les mésaventures  de son Volvo garde pourtant bonne figure... trop longtemps que le problème perdure... il se console de la salle des machines avec d'autres plaisirs... la farine choisie avec soin, la pâte trois fois levée, la fabrication du pain qu'il couve comme un bébé...  ses grosses miches sont délicieuses... rien a envier à un Poilane...

c'est un bon gars... un garçon bien élevé... Beniguet est son jouet, Jacques finira par lui apprendre à ne pas en avoir peur pour vraiment jouer avec... 

nous avons pris nos marques sur ce bateau qui ne nous a malheureusement montré ses voiles que l'espace d'une heure durant, espérons qu'il sera moins timide lors de ses prochaines sorties, c'est notre objectif... 

 

notre ami Bruno de Dalaï nous a envoyé des nouvelles de Tangaroa:

Salut les marins, 

Je suis passé faire un petit coucou a Tangaroa qui s'ennuie un peu mais ne vous en veut pas trop car il sait que vous reviendrez avec plein de cadeaux pour lui et pour l'emmener vers de nouveaux paradis !  Il a l'air en forme avec toutes ses protections, et il m'a avoué que de temps en temps, la nuit il partait faire un tour sur la rivière avec une petite derivette bien roulée qui lui a tapé dans l'oeil sur le chantier....

 

depuis notre arrivée il y a 2 jours mais avons repris contact avec la France grâce à la radio et la télévision qui causent français, cela nous rapproche de nos proches restés au pays de partager les mêmes infos... il nous a fallu un peu plus de temps pour obtenir une connexion internet... c'est enfin chose faite, sautons sur l'occasion...

nous espérons vous savoir en forme, et souhaitons avoir des nouvelles... même si à tort certains pensent ne pas vivre de folles aventures nous restons friands de ce qui vous touche...

 

bises, chaleur et tendresse de Kanakie

 

Chloé & Jacques

 

* dans le même registre, je suis toujours aussi perplexe devant ces "voyageurs" accros à ce qu'ils ont laissé derrière eux... le camembert, la moutarde de Dijon... se coupant de la découverte... de ce qui fait l'intérêt du voyage... ils épluchent leurs guides touristiques mais une fois sur place se contentent de faire ce qu'ils peuvent faire n'importe où... 

 

 

Beniguet in Kanaky / 2 juillet 2011

long silence radio... pas d'internet à bord...

 

nous voilà fraîchement de retour à Nouméa après diverses escapades autour du "caillou", surnom de la Nouvelle Calédonie

 

l'île des Pins puis les Loyautés avec les copains du proprio et leurs compagnes ... 

pas trop d'affinités avec ces sauterelles... qui ont transformé leur conjoint en de dociles petits toutous à la seconde ou elles ont embarqué...

nous n'avions pas les mêmes valeurs comme on dit...  ça voyageait comme des valises le nez dans leur bouquin... pas vraiment des fêtards...

sortant de leur torpeur au son des glaçons de l'apéro dans le sceau à glace... ça m'a fait penser à la boite des friskies que l'on agite qui fait accourir les chats...

une météo non clémente... "soleil contrarié"... nuages bas... pas tout à fait les couleurs cartes postales... 

et malheureusement, selon le souhait de l'armateur ... beaucoup de moteur...

une semaine seulement pour les îles Loyautés  ( Ouvéa, Lifou, et Mare) c'est un peu speed... un à un jour et demi par île

Patrick, le copain fou étant venu pour 10 jours ... nous l'avons cueilli et re-déposé à l'aéroport... en tenant compte de la durée de voyage pour aller du point A au point B...

cela a laissé de temps... mais nous a donné un aperçu de ces îles si différentes l'une de l'autre

 

tout ce petit monde a finalement quitté le bord aux alentours du 7 juin nous laissant seuls avec Denis...

 

ON A RESPIRÉ...   

 

avant l'arrivée de Dominique, son épouse, nous sommes partis tous les trois pour deux semaines de cruising jusqu'au nord de l'île...

avons remonté la Grande Terre jusqu'à l'île de Yanté... la côte ouest aller/retour... l'île est longue(environ 400kms),  étroite, montagneuse, très peu habitée et encore moins fréquentée par les voiliers qui lui préfèrent le sud...    ambiance  sereine à bord... Denis nous apprécie, nous respecte et nous traite comme faisant partie de la famille... 

il a aimé notre cruise sur son "motor yacht"... inside et outside du lagon en passant par les passes où  les vagues déferlent et se brisent sur le corail ... la nature brute et sauvage de cette partie du monde... ce paysage de montagnes rouges et vertes grignotées à leur sommet par les exploitations minière... chaque site étant soit une ancienne mine... des vestiges du bagne... ou les deux... 

l'accueil inoubliable des membres d'un village kanak (une dizaine de jeunes et enfants en bas âge+ un papy) les bras chargés de fruits avec qui nous avons partagé un moment rare sur un îlot éloigné du monde moderne

 

 Denis a appris à notre retour à Nouméa que son fidèle copain Guy Marie ne reviendrait plus à bord...

il devait revenir début septembre... Catherine, sa compagne en a décidé autrement....

même si il s'y attendait, cette désertion l'a affecté... 

en revanche, il savoure le fait que nous puissions  mener son bateau à trois  jusqu'en Australie...

ça va peut être être le moment de lui ouvrir les yeux sur la chance qu'il a d'avoir le meilleur capitaine dont on puisse rêver, 

qu'il lui laisse la casquette de capitaine qui lui revient... et  profite de son bateau comme il n'en a jamais encore rêvé... en profitant du spectacle ... de l'expérience de Jacques...

 

Beniguet  est amarré à Nouméa au ponton VIP de la marina Port du Sud pour 2 semaines environ... peut être plus

Dominique est arrivée il y a 3 jours... elle ne voulait jusqu'à présent pas mettre les pieds à bord,

c'est un petit bout de femme  dynamique, loquace et sympathique avec qui il y a un bon feeling immédiat...

Denis était aux anges d'apprendre qu'elle avait envie d'aller aux îles Loyautés sur Beniguet...  

malheureusement le vent soutenu lui a fait changer d'avis...

après 3 nuits à l'hôtel, ils sont partis hier faire un tour du "Caillou" avec une voiture de location, nous laissant le bateau à entière disposition... 

on peut inviter nos copains en toute liberté... tranquilles à bord pour une bonne semaine... 

Jaco en profite pour remettre le bateau en état, (jamais eu de vrai capitaine à bord) : moteur, quille, radar, mis à l'eau de l'annexe, mat, groupes électrogènes, pompes,etc ... comme à son habitude, il ne chôme pas...

moi non plus, sur d'autres registres, hôtesse, intendante, chef cuisine, scribe... 

Denis est extrêmement sensible au fait  que sa famille, ses douze petits enfants puissent suivre le récit de nos folles aventures sur notre site grâce à mes soins... 

Beniguet ne quittera pas la Nouvelle Calédonie avant fin Août, Dominique repart le 25/08... 

si le vent se calme peut être irons nous à nouveau aux îles Loyautés... c'est pas encore joué...

nous verrons cela en temps voulu à leur retour...

les Vanuatu ne sont plus au menu Beniguet mais voyage organisé de 15 jours en avion pour les tourtereaux

dès que madame sera repartie nous mettrons le cap sur l'Australie... la grande barrière de corail...

en attendant ...

nous vous souhaitons un bel été et espérons avoir quelques nouvelles des chéris que nous avons laissé derrière nous

le soleil semble vouloir faire un "come back" tant mieux, bien que cela soit l'hiver sous ces tropiques, ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas eu un temps aussi frais et pluvieux par ici

 

 bises affectueuses de kanaky 

Jacques & Chloé

 

 

en route vers les Vanuatu / 17 août 2011

voilà plus de trois mois que Beniguet a touché terre en Nouvelle Calédonie dont deux mois à quai... pour dire qu'il est impatient de larguer les amarres...

après avoir navigué  rapidement dans les îles et le long de la Grande Terre nous avons amarrés le bateau à la Marina Port du Sud à Nouméa 

Dominique l'épouse de Denis est venu le rejoindre durant 7 semaines, ouverte, espiègle et sympathique elle ne veut malheureusement plus mettre le pied sur un bateau... ils ont donc visiter la Grande Terre et les îles de la Loyauté en voiture et en avion pendant que Beniguet et son équipage attendaient sagement au ponton VIP où nous avions quelques voisins prestigieux...  le séjour de Dominique s'est terminé par une escapade de 15 jours au Vanuatu qui les a enchanté... à son retour  Denis a émis le désir d'y faire un crochet avec le bateau avant de rejoindre l'Australie... sa rencontre avec Marc sur la petite île de Ratua y est pour beaucoup... un des charmes du bateau est de pouvoir adapter son itinéraire au gré des rencontres... 

nous ne sommes pas à deux jours de mer près...  le vent est favorable alors banco... nous sommes sur le départ... 

nous ne sommes plus que trois à bord pour poursuivre le voyage... aurons peut être d'autres visiteurs en cours de route... 

 

nos impressions sur le Caillou sont contrastées... nature sauvage, grignotée par l'exploitation à ciel ouvert du nickel, la plus importante richesse de la Nouvelle-Calédonie qui possède une des premières réserves mondiales de minerai..... plus gros employeur du territoire le nickel est  le centre des enjeux économiques, politiques, écologiques et humains... les tensions liées au partage des terres coutumières sont palpables et l'avenir de ce pays face à sa proche indépendance, incertain... pas facile pour le petit blanc de comprendre la "coutume" kanak et ses structures sociales... le transfert des pouvoirs risque d'être violent... 

 

le camion citerne doit nous livrer 3000 litres de gasoil, juste le temps pour moi d'aller acheter quelques fruits pour notre passage de deux jours environ

et de vous embrasser avant notre prochaine escale

à bientôt de Port Vila

Chloé & jacques

 

 

Australia / 13 septembre 2011

chers terriens et amis navigateurs,

 

une semaine déjà que nous sommes en Australie, après un crochet par les Vanuatu bien agréable... 

nous avons retrouvé avec bonheur le marché coloré de Port Vila, le sourire éclatant des Nivans, 

nous avons pu saluer Rock et Noella à Port Sandwich,vu les améliorations apportés à leur modeste guinguette le Rainbow Restaurant à laquelle ils ont ajouté une jolie case en pandanus pour servir leur clients qui ne mangent plus sur la toile cirée de la cuisine de Noella... la grenadine a malheureusement remplacée le délicieux jus de pamplemaousse servi en pichets l'année dernière...

avons fait la connaissance de Marc Hanon, l'heureux propriétaire de la charmante île de Ratua,  petite île paradisiaque de 70 hectares aménagée avec un goût exquis ... 

d'anciennes constructions balinaises en bois sculptées, dispersées dans la végétation exotique... chacune avec son accès privatif à la mer... 

un mobilier ancien chiné avec soins, chaque objet, chaque détail a été pensé avec amour...

une eau claire turquoise tapissée de coraux, un beau soleil, des hôtes charmants qui ont pris le temps de nous faire faire le tour du propriétaire... 

une conception écologique de la gestion de l'île qui fonctionne en quasi autarcie, l'emploi et le respect du personnel local, plus de 80 personnes souriantes travaille à l'entretien de ce petit paradis pour une trentaine d'hôtes privilégiés lorsque le Resort est full... raffinement, calme et volupté... sans arrogance... le vrai luxe... j'achète :-)

un mouillage de rêve... 

nous avons eu la joie de retrouver nos amis Sophie et Didier de Sauvage spécialisés dans le parcours Alaska/ Antarctique dont les récits de voyage nous ont  fortement donnés envie de découvrir les ours et les saumons de l'Alaska... après le passage de Torres au nord de l'Australie, ils étaient en partance pour l'Indonésie où les attendaient un groupe de surfeurs...

retrouver des amis navigateurs dans différents endroits de la planète est comme est comme retrouver des membres de sa famille... les liens sont plus facilement intenses...

 

et puis nous avons mis le cap l'Australie, équipage réduit, nous ne sommes plus que 3 à bord du Beniguet...

nous avons fait le choix d'atterrir à Mackay au sud de la Grande Barrière de Corail plutôt qu'à Brisbane... un australien rencontré à Nouméa nous en a  dissuadé arguant qu'une école des douanes y était installée, l'inspection phytosanitaire (quarantine) d'autant plus zélée... nous avions entendu tellement d'histoires de mise à poil des bateaux... je redoutais cette épreuve... craignant pour nos stocks... 

la traversée à la voile fut musclée, pas mal de vent, mer courte, croisée, hachée, tout ce qui contribue à malmener une fragile constitution... je me suis calée en position horizontale dans le carré, fuit autant que possible la cuisine, placée trop en avant du bateau, pas fonctionnelle en navigation car tout valdingue... spacieuse et bien équipée, c'est une belle cuisine que je rêverais d'avoir  dans mon appartement mais certainement pas une cuisine de bateau... même en ayant des ventouses ou les aptitudes de Spiderman...

un bon vent de travers, houle de travers aussi off course, Beniguet s'est bien dégourdi les jambes, heureux de chevaucher les vagues, de se prendre les embruns plein la tronche, les voiles bien réglées par les bons soins de Jaco, il filait droit vers son but, engloutissant les miles à 10/11knts de moyenne... Denis aux anges, fier des moyennes journalières, de son bateau et des talents de son 

marin... à cette allure, la pêche fut plus sportive, seuls les poissons olympiens pouvant nous suivre, nous avons perdu quelques leurres, piercings de prix pour quelques balézes dont un espadon qui nous a gratifié de quelques beaux sauts avec de rompre le fil... deux belles coryphènes se sont décrochées au cul du bateau après que Jaco ait tiré la langue pour les ramener... et pour finir, Jackpot dans la mer de Corail, un beau thon Yellow Fin de plus de 10 kgs qui nous a régalé, nous et nos amis et nous régale encore... 

arrivés à la nuit tombée à Mackay, les douaniers nous attendaient de pied ferme, torche à la main, pas contents de ne pas avoir reçu notre formulaire d'arrivée et pourtant Jaco avait tiré la langue pour leur envoyer... menace de pénalités...   pas encore d'internet à bord, donc pas moyen de leur donner de preuves... devant la bonne foi des garçons cela s'est soldé par un avertissement... 

il s'est avéré par la suite que Jaco a tout simplement oublié d'envoyer la pièce jointe... pas étonnant qu'ils n'aient pas été contents...

formalités quarantine le lendemain matin... Allan, sympathique officier du phytosanitaire  a inspecté chaque placard, congélo, tiroir, coffre à la recherche de petites bêtes... pas une n'a montré le bout de ses antennes... du jamais vu... il nous a tout laissé même le camembert et le miel because tout ça emballé industriellement dans des pays "civilisés"... juste pris le pop corn, les bananes et le chou mais ça on le savait, je lui avait déjà préparé l'offrande... comme quoi on entend tout et n'importe quoi au sujet des dragons qui protègent l'entrée du pays et te laisse à poil... l'inspection a duré plus de 2h, notre dragon a bien fait son travail sans abuser de son pouvoir.... avons pu descendre le drapeau jaune et mettre pied à terre... 

j'ai embrassé cette terre porteuse des plus beaux souvenirs de mon enfance...

nos voisins de ponton, deux couples de sympathiques australiens curieux de venir visiter notre beau bateau sont invités à bord, Greg le millionnaire a fait fortune dans l'hôtellerie et possède une grande ferme dans l'outback, plus de 12 000 têtes de bovins... il nous invite à un BQ dans sa  jolie maison sur l'île de Hamilton située une cinquantaine de miles... les rencontres font partie de la beauté du voyage... cap sur Hamilton, lieu de vacances recherché pour clientèle privilégiée...  belle végétation : eucalyptus, palmiers, pandanus, bougainvilliers etc...   oiseaux colorés au répertoire varié... les voiturettes de golf électriques qui y circulent donnent une atmosphère ludique... la maison de Greg, dénuée de luxe tape à l'oeil est une petite merveille surplombant la baie... il n'y réside que quelques jours par an et la loue à la semaine  le reste du temps, préférant jouer au cowboy dans sa ferme du bush ou naviguer sur son bateau dans les îles Louisiades de Papouasie Nouvelle Guinée... 

avons fait réparer la climatisation du bord qui sera la bienvenue plus nous irons vers le nord... pour l'instant le fond de l'air est encore frais...   il faut se protéger  toutefois des rayons du soleil ...

nous attendons une accalmie du vent qui nous plaque au quai pour quitter la marina et nous diriger vers des mouillages sauvages sur le reef de la Grande Barrière

une merveille classée patrimoine mondial

 

chaudes bises du pays des kangourous

Chloé & Jaco

 

leaving Darwin / 27 octobre 2011

 

nous avons rejoint Darwin au nord après avoir remonté la côte Est de l'Australie  en longeant la Grande Barrière de Corail 

nous n'avons croisé personne sur la route... petits îlots déserts éparpillés le long du trajet... grand ciel bleu, mer calme paysages sauvages... mouillages tranquilles... nous avons particulièrement apprécié Lizard Island, où nous sommes restés deux jours, une petite île de toute beauté, territoire aborigène, jolies balades au milieu de la faune et flore varié, poissons de taille impressionnante autour du bateau, nous avons pu faire un plouf au milieu de corail multicolore en pleine santé et admiré des bénitiers géants...

nous n'avons malheureusement pas traîné en chemin ne sachant pas si une place nous attendait à Darwin comme nous l'avait pourtant assuré l'agent chargé de l'affaire, arrivés en Australie nous avons eu le désagrément d'apprendre que la chose n'était plus sure, nous étions sur liste d'attente, on nous donnerait une réponse dans la semaine puis la semaine suivante... les jours passaient et nous n'étions toujours dans l'incertitude de devoir descendre jusqu'à Perth si nous ne pouvions pas caser les 26m de Beniguet à l'abri dans le port des pêcheurs... plus de 2000 miles au près supplémentaires ne nous réjouissaient pas... les jours passaient  toujours sans nouvelles...

le passage du détroit de Torres a été exceptionnellement calme, nous avons passé ce goulet au moteur, sans vent alors qu'il est réputé pour ces bourrasques décoiffantes... dunes de sables blanc neige, termitières géantes rouges, pas une âme sur cette côte sauvage autre que quelques crevettiers croisés au mouillage...

nous sommes arrivés à Darwin sous une chaleur de plomb,  anéantis par la température, ruisselants... la clim ayant rendu l'âme quelques jours auparavant,

nous avons du attendre encore une semaine au mouillage la réponse de notre admission ou non dans le Duck Pond  (la mare aux canards) comme est surnommé le port des pêcheurs... après nous avoir mené en bateau durant 3 mois, Andrew, notre agent à Darwin s'est révélé d'une inconsistance redoutable... après une semaine éprouvante pour nos nerfs le verdict négatif est tombé...

qu'ils aillent à Perth...  Jacques est allé plaider notre cause auprès d'Erica  responsable de l'écluse et du Duck Pond  ... et Beniguet a pu se mettre à l'abri entre les crevettiers et chalutiers où il restera hiverné durant la saison cyclonique

 

 

 

 

Norfolk / 23 novembre 2011

nous voilà en Nouvelle Zélande depuis presque un mois déjà...

nous avons retrouvé notre fidèle Tangaroa après avoir hiverné  Beniguet à Darwin,  au Duck Pond, petit nom donné au port de pêche, seul endroit pouvant accueillir ses 26 mètres...

la chose n'a pas été facile... alors que notre pseudo agent nous avait donné le feu vert avant le départ de Nouméa, nous avons eu la désagréable surprise d'apprendre en arrivant en Australie que notre place n'était qu'hypothétique... le suspense infernal de devoir aller jusqu'à Perth (soit plus de 2000 miles au près) si l'on ne nous acceptait pas a été entretenu jusqu'à la dead line que nous avons du imposer après une semaine passée à poireauter en rongeant notre frein devant l'écluse, sésame donnant accès au port de pêche... Andrew, l'agent bidon a été remercié après que Jaco ait pu négocier directement avec Erica, la chargée du port de pêche et de l'écluse... 

Beniguet est maintenant  à l'abri entre les crevettiers et chalutiers où il restera hiverné durant la saison cyclonique... Jacques et moi regagnerons son bord début février...

Tangaroa nous a paru bien petit après notre passage sur Beniguet mais nous avons vite repris nos marques... il a eu besoin de beaucoup d'attention pour le remettre en état après l'hiver humide à Riverside Drive Marina, Whangarei, lieu où il réside  en Nouvelle Zélande... l'intérieur du bateau sentait la cave... la moisissure s'étant installée du sol au plafond, dans les placards, coussins... partout... deux semaines n'ont pas été de trop pour tout aérer, nettoyer, gratter et poncer la coque sous la ligne de flottaison avant de passer une couche d'antifouling... Jacques s'est également occupé  des modifications du safran qui avait du jeu, du pilote automatique dont la cervelle avait flanché et de remettre toutes les voiles, les bouts en service avant la remise à l'eau du bateau pour un aller/retour à Norfolk... l’opération Norfolk consistant à sortir Tangaroa des eaux territoriales NZ pour ne pas devoir payer la taxe d’importation sur le bateau, soit $56 000…. bien que cette somme soit restituée à la sortie du pays, il faut déjà l’avoir en sa possession… Norfolk étant un territoire australien située à 450 miles au Nord de la Nouvelle Zélande, faire tamponner les papiers du bateau pour avoir une prolongation de séjour d’un an… 

notre ami Stéphane Rondel était partant pour nous accompagner, il a embarqué un matériel de pêche conséquent espérant pêcher du gros, du très gros... lui et Jacques s'entendent à merveille... deux grands gamins... l'ambiance à bord n'a pas été triste...

Tangaroa a adoré pouvoir se dégourdir les jambes à nouveau, Jaco en bon météorologue est allé chercher le vent en bordure de dépression, n'hésitant pas à faire 250 miles supplémentaires pour cela... Tangaroa avec sa carène propre glissait sur l'eau à 8/9 noeuds... plus de Klong Klong sur la mèche de safran, un pilote automatique soulagé moins gourmand et plus fiable... des conditions de navigation exceptionnellement clémentes pour ce trajet d'habitude inconfortable... seules les dernières 24h ont été à la hauteur de cette réputation : mer en vrac, courants contraires, vent dans la gueule, rafales de 40 knts... arrivés à temps... avis de tempête annoncé... excellent timing, le vent n'a pas mollit depuis...

les garçons se sont régalés avec leurs leurres fluo qu'ils changeaient au gré de leur humeur,  le préféré de Jacques, Barby, rose avec tête sifflante a fait un malheur, le vert Ken n'est pas resté spectateur... à part un soir ou nous avons fait une pause, nous avons mangé du poisson midi et soir durant toute la traversée...   le fridge plein, les chenapans continuaient à pêcher et relâchaient leurs prises... rêvant de Marlin, d'espadon Rondel a finalement remonté un thon de 25 kgs... de quoi faire quelques heureux à notre arrivée...

seul Jacques a pu mettre pied à terre à Norfolk pour les formalités, nous comptions rester sur l'île un ou deux jours... mouillage des plus inconfortable.... impossible de débarquer à cause de la méchante houle et du manque d'infrastructures prévues à cet effet... dommage... cette petite île de 1800 habitants a l'air bien jolie, verdoyante et couverte du fameux pin de Norfolk... elle a gardé son authenticité et a été préservée du fait de son inaccessibilité... j'aurais revu avec plaisir nos amis Pauline et Georges de Huahine, installés ici depuis 3 ans... demi tour donc... huit jours plus tard nous étions de retour à la case départ...

si les formalités d'entrée en Nouvelle Zélande ont été simplifiées du fait que Bruce le sympathique douanier nous avait vu quelques jours auparavant... rien n'est  joué pour la prolongation de séjour du bateau... notre escapade à Norfolk aurait elle été vaine ? il y a de fortes chances que nous ayons a payer la taxe d'importation du bateau... grrrr.... si cela est le cas, nous pourrions ne pas devoir le ressortir  de NZ l'année prochaine  et ne revenir le chercher qu'après avoir ramené Beniguet en Bretagne... en attendant, nous le désarmons à nouveau en vue d'un long hivernage, prenant soin de laisser le moins de prise possible à l'humidité...

il nous a prouvé encore une fois à quel point il était un super bateau... fiable, solide, marin , confortable... 

nous attendons qu'il soit sorti de l'eau et placé sur son ber d'ici la fin de la semaine...

nous rentrerons ensuite en France... 3 ans déjà que nous avons quitté Marseille... passer les fêtes en famille... profiter de nos proches... reprendre goût aux  choses qui ne nous ont pas manqué... ces 2 mois passeront vite... suffisant pour ébranler notre statut de gypsies des mers ? ? ?

à très vite

we love you

cheers

Chloé & Jaco

 

 

Darwin suite / 29 mars 2012

une dizaine de jours se sont écoulés depuis mon retour à Darwin sur Beniguet... 

m'ayant précédé de 6 semaines j'ai retrouvé mon pirate inchangé, fidèle à sa nature d'hyperactif il n'a pas eu le temps de s'ennuyer pendant mon absence...

jonglant entre la réparation de la clim, l'électronique du bord, les filtres moteur, la réparation de la passerelle, les pompes, l'électricité, le sabot de quille à refaire et j'en passe... 

je me demande comment Jaco a pu survivre sans moi, il ne me lâche pas d'une semelle, me sollicite constamment, a un oeil sur tout ce que je fais... j'avais presque oublié... je suis son passoutil préféré il faut bien l'avouer... son public désabusé...  

la mousson semble s'être calmée, juste avant mon arrivée il a plu solide durant des semaines, alerte aux cyclones à l'appui,  le niveau de l'eau avait bien grimpé dans le bassin des pêcheurs, le port plein de tous les chalutiers venus se mettre à l'abri...

aujourd'hui après avoir réparé leur filets et refait leur avitaillement les bateaux repartent en mer, le Duck Pond* se vide ( *la mare aux canards, nom familier du port de pêche)

bien que la température soit plus clémente, hum ! faut le dire vite,  au bord du malaise, il m'a fallu quelques jours pour m'habituer à la chaleur moite étouffante qui règne en cette saison... 

par chance la clim du bateau fonctionne, nous l'avons réglé sur 28°, c'est suffisamment frais par rapport à la température extérieure... Jacques n'a pas eu cette chance, à son arrivée la clim en panne, il faisait 42° dans le bateau...

après ces mois de pluie, Beniguet avait besoin d'un toilettage conséquent, le pont en teck avait noirci, c'est à quatre pattes armés d'une brosse en chiendent, après deux jours de labeur que nous sommes arrivés à lui rendre son allure... impressionnés devant la quantité de jus noir dégorgeant...  

nous avons pu dégager le génois qui trônait dans le cockpit et commençait à regréer les voiles... dans les plis bien ficelés de la grand voile nous avons trouvé un nid  de petits oiseaux, les parents trop jolis ont un plumage rouge... il a fallu argumenter avec Jacques pour que je puisse sauver les oisillons en déplaçant leur nid, pas question de retarder le gréement de la grand voile à cause de pioupious qui auraient pu subir le même sort que Moïse, dérivant au fil de l'eau... après quelques tâtonnements au sujet du nouvel emplacement pour qu'ils soient à la fois protégés du soleil et en hauteur, j'ai opté pour les placer sous le radar AIS (éteint) où leur parents avaient leurs petites habitudes... après avoir cherché leur nid désespérément, les retrouvailles ont été joyeuses et bruyantes et depuis nos oisillons animent nos journées de leurs pia pia ... jusqu'à ce matin où malheur nous avons trouvé un petit par terre... en regardant de plus près dans le nid, tous nos pioupious étaient secs... 

je culpabilise... hier après midi, à l'annonce d'un orage, de peur que le nid ne s'envole, je l'avais sécurisé avec un nid de cordage supplémentaire qui a eu semble   t-il le fâcheux inconvénient de stopper la ventilation... couic :-(( adieu amigos...  j'aurais du m'y connaître un peu mieux dans la construction d'un nid avant de mettre mon grain de sel....   après avoir tout fait pour les sauver, malgré mon surnom de pajarito, me voilà responsable de leur trépas... n'est pas oiseau qui veut... malaise...

 

petite ville de 75 000 habitants, population jeune et cosmopolite,  réputée pour ses crocodiles, Darwin est la capitale du Territoire du Nord, on en fait vite le tour... 

quelques parcs nationaux renommés l'encerclent que nous n'aurons malheureusement pas le loisir d'explorer...

entierement  détruite une première fois par les japonais pendant la seconde guerre mondiale puis par un cyclone une deuxième fois le soir de Noël 1974,  les constructions sont légères ... pour mon grand plaisir dotée de pas mal de galeries d'art indigène ... Darwin abrite quelques jolis parcs à la végétation tropicale qui accueillent une quantité d'oiseaux...

Les blacks fellows surnom donné aux aborigènes, déambulent dans la ville, anachroniques dans ce décor... on les imagine plus à l'aise dans le bush aride, leur environnement ancestral de terre rouge, en harmonie avec les éléments... nous les avons vu l'autre jour au bord d'un petit lac artificiel se couvrir entièrement de boue, se sécher au soleil avant de passer sous la douche... 

la vie est chère, bien plus chère qu'en Nouvelle Zélande, particulièrement les fruits et les légumes... ils sont pourtant producteurs... la viande est bonne, contrairement à Jaco j'ai bien aimé le kangourou (pôvre p'tite bête) qui rappelle en goût le magret de canard (maigre) j'achèterai de la viande de croco lorsque Denis et ses copains seront là, les morceaux vendus congelés sont un peu trop gros pour deux... 

 

après son hivernage Beniguet reprend du poil de la bête jour après jour... propre inside et outside, les voiles maintenant  en place, le moteur, les groupes et l'annexe vérifiés il s'ébroue et se prépare au départ...

Jacques lui aiguise ses hameçons...

pendant ce temps, Tangaroa est entre les mains de notre ami Stéphane Rondel qui le prépare pour son voyage dans les îles du Pacifique...

Denis nous rejoint le 11 avril, ses amis Axel et François deux jours plus tard, le temps de faire le plein de nourriture et good bye Darwin... 

nous aimerions visiter la région des Kimberley réputée magnifique et sauvage avant notre départ... il faudra réussir à convaincre Denis...

sinon notre traversée de l'Océan Indien nous mènera à Christmas Island, Coco Keeling, Rodrigue, Maurice et la Réunion avant notre escale de fin d'année en Afrique du Sud... beaucoup de miles à parcourir d'ici là... 

 

Chaudes bises

Chloé & Jaco

 

 

  

 

premières brasses dans l'océan Indien / 5 mai 2012

 

 

Cap à l'ouest... 10 jours de mer après avoir quittés l'Australie et 1500 miles nautiques, nous voilà depuis hier dans les eaux cristallines de Christmas Island...

Beniguet était impatient de larguer ses lourdes amarres après 6 mois passés à quai à l'abri de l'écluse du port des pêcheurs...

 

pas de bol, nous sommes tombés en panne d'Internet la veille de notre départ de Darwin, consignés à bord car nous avions fait nos papiers de sortie sans possibilités de recharger notre modem... pas tranquilles d'avoir laissé nos proches sans avoir pu les rassurer de notre long silence à venir... pas le style de la maison de partir sans donner de nouvelles... ici sur cette île confetti perdue au milieu de l'océan Indien, connexion internet au compte goutte... nous allons mettre à profit ces quelques minutes de communication grappillées à prix d'or pour relever notre boite au lettres, donner des nouvelles et mettre le site à jour...

départ de Darwin avec Denis et ses copains Axel et François à bord... l'ami François est un jovial, rond, toujours de bonne humeur, prêt à rendre service à tous moments, adorant faire la cuisine (au beurre), Axel de Kersaint-Gilly est un gentleman discret, délicat, rêveur, ancien chirurgien neurologue mais toujours prof de faculté, c'est un passionné d'ornithologie... plus captivé par les oiseaux que par les manoeuvres...

ces messieurs chevaleresques me proposent leur aide à tout bout de champs... les taches à bord sont partagées...

pour Jacques c'est un peu plus délicat... en plus du Beniguet,  il doit veiller sur trois grands pères pas très alertes...

 

avant de quitter  l'Australie, nous avons réussi à convaincre Denis de nous arrêter aux Kimberley,  situé au nord ouest...  région sauvage à la beauté brute inexplorée que peu de personnes ont eu le privilège de visiter... on ne peut y accéder qu'en bateau...

notre halte au Kimberley fut brève, nous n'avons explorer qu'un site... exceptionnel...  

derrière un cote d'aspect aride se cache un passage étroit entre des bancs de sable menant au King George River, remontée de rivière en dinghy entre des canyons oranges, sculptures géantes composées de strates de roches de différentes couleurs et textures en équilibre... pas une âme aux alentours... sauf le cris des oiseaux et le remous des poissons en chasse... et puis au fond dans un cirque de roches naturel, une jolie cascade d'une fraîcheur appétissante, abondante de toute l'eau tombée durant la wet season (mousson)... nous remontons un autre bras de rivière, subjugués par ce paysage qui n'a pas bougé depuis des millions d'années et là des falaises d'une centaine de mètres de hauteur, dans un même panorama, deux cascades à couper le souffle...  celle de gauche vomit des millions de mètres cubes d'eau, d'une force monstrueuse... à son voisinage une brumisation revigorante puissante, un vent frais et un courant  généré  par les chutes nous interdit de nous approcher plus sous peine de nous faire aspirer... de l'autre coté de la falaise, l'autre chute est plus élégante, majestueuse, théâtrale sur fond de roche noire... un vrai bonheur...

Jacques et moi avions en tête de séjourner aux Kimberley quelques jours en attendant que les alizés s'installent vraiment mais nos bretons ont la tête dure... il fallait faire route...  Jaco avait pourtant prévenu, montrer l'animation météo annonçant une grande zone de pétole (sans vent) jusqu'à notre arrivée à Christmas ... allons y quand même, quelque soient les conditions... nous avions fait le plein de gasoil avant de partir... l'option d'aller chercher du vent au sud ayant aussi été écartée... pas la même conception de la voile... surtout ne pas s'écarter de la route...

 

laissant derrière nous la mer de Timor (verte), la traversée de cette première partie de l'Océan Indien (bleu) fut tranquille, mer calme, peu de vent, soleil, nous avons réussi a profiter de quelques beaux jours de voile avant de foncer tête baissée dans la pétole, le pot de pue comme l'appelle les marins...

l'image de cette traversée qui restera gravée dans nos mémoires est celle d'un  Goeland posé sur le dos d'une tortue en surface... la tortue a plongé et l'oiseau a juste eu le temps de se mouiller les pattes avant de s'envoler... trop drôle...

pas beaucoup pêché dans cet océan bien que Jacques ait  remonté quatre belles prises à bord, deux  ayant bénéficié de la grâce du capitaine ont été relâchées... nous avons déploré la présence de beaucoup de déchets flottants, plastiques en surface et entre deux eaux... la mer restant la plus grande poubelle du monde...

nous avons coincé la bulle,Jacques et Denis changeant de couleur de leurres plusieurs fois par jour... journées rythmées par les repas qui prennent toujours beaucoup d'importance en mer et l'heure sacrée de l'apéro au soleil couchant... moment magique... rituel...

 

Christmas Island, territoire australien, est un ancien volcan, population 1200 habitants, en grande majorité malaise, vit de l'exploitation du phosphate...

couverte de forêt tropicale, elle est colonisée par des millions de crabes rouges, maîtres des lieux, symbole de l'île mais malheureusement immangeables...

le centre ville (?) en bord de mer jouxte la rampe de déchargement et les entrepôts de la mine de phosphate, comme les bourgs de western, de part et d'autre d'une rue, se concentrent un centre d'information boutique souvenir, la poste papeterie, une station service, une mosquée, une banque, une superette, le poste de police, un ou deux restaurants et un pub qui n'ouvre qu'en fin d'après midi...

nous avons loué une voiture 4X4 pour faire le tour de l'île et quelques incursions dans la forêt gérée par les Parcs nationaux où le crabe rouge est roi... ils sont partout, protégés en quantité hallucinante... il y a également des crabes de cocotier d'allure préhistorique,

phénomène assez extraordinaire qui fait la réputation de Christmas, les crabes rouges migrent  une fois par an d'un coté à l'autre de l'île, ils descendent  par millions des forêts en hauteur pour aller pondre au bord de la mer... durant cette migration qui dure de novembre à janvier les routes sont fermées ...

la forêt est riche en espèces d'arbres tropicaux... forte odeur d'humus... pas mal d'insectes aussi...

une eau étonnamment claire... des quantités d'oiseaux... mais pas un endroit où l'on aurait envie de prendre sa retraite...

nous resterons 3 jours ici avant de poursuivre notre route vers Coco Keelings, atoll corallien aux eaux turquoises situé à 500 miles plus à l'ouest

nous espérons trouver là bas un internet café avant la traversée de l'Indien d'environ trois semaines vers Rodrigues et l'île Maurice... le vent durant cette traversée devrait y être beaucoup plus soutenu...

le voyage continu... cap à l'ouest... suivons la voie dorée vers le soleil couchant...

portez vous bien, profitez du printemps...

mille bises de l'océan Indien

Chloé & Jaco

 

 

de nouveau le départ / 11 mai 2012

 

à peine arrivés  à Cocos Keeling que nous voilà à nouveau sur le départ... nos papys n'ont pas la fibre de la découverte...

Axel qui doit être en France le 1er juin regarde le calendrier avec inquiétude nous met la pression... tout ce petit monde se prétend marin... mais que font ils sur un bateau ? ? ? bien que nous traversions des contrées de rêve, nos papys voyagent comme des valises... rien ne semble les intéresser si ce n'est l'apéro à midi et le soir... ils se plaignent de ne pas trouver les mêmes choses qu'en France alors que nous sommes sur des atolls perdus... quoi ? pas de salade ? quoi pas de camenbert ? mais comment peuvent vivre ces gens sans ça ? ? ? on se demande pourquoi ils ne sont pas restés chez eux.. pas très rock & roll comme ambiance.... bref pas du tout les mêmes conditions de voyage que sur Tangaroa... mais un job est un job ne nous plaignons pas...

Cocos Keeling, territoire australien est un atoll en forme de fer à cheval perdu au milieu de l'océan formé de plusieurs îles oblongues... les plus grandes : Home Island, West island et Direction Island inhabitée, c'est là que Beniguet est ancré... 600 habitants pour la plupart d'origine malaise... musulmans... les femmes portent toutes un foulard et sont vêtues de long... l'atmosphère est très tranquille entre la prière du matin et celle du soir... sur Home Island pas de voitures mais des quads électriques, une barque en aluminium pour la pêche devant chaque maison... c'est assez vert... les occidentaux sont basés à West Island... un ferry fait la navette entre les îles, les gamins en uniformes vont à l'école sur West island, l'Ipod sur les oreilles... ont à beau être loin de tout on ne peut pas se passer du progrès... pas grand chose à faire sur West Island, une épicerie, un restaurant (fish & chips) le pub n'ouvre ses protes qu'à 17h... le terrain de golf est de part et d'autre de la piste d'atterrissage qui peut accueillir de gros porteurs... nous avons trouvé quelques balles de golf égarées le long du reef... 

l'endroit est prisé par les amateurs de Kite surf et de plongé un peu plus tard dans la saison, lorsque l'alizé est établi ... il y a à ce moment là beaucoup plus de bateaux de croisière... nous sommes un peu tôt en saison...

entre les formalités d'arrivée et de départ pas encore eu l'occasion de mettre la tête sous l'eau... Jacques et moi espérons faire un plouf cet après midi... il y a pas mal de petits requins pointe noire (requins de récif inoffensifs)  de tortues et de grandes raies Manta... on nous a dit que c'était le plus bel endroit au monde pour la plongée (comme dans beaucoup d'endroits :-)    à voir...

pendant ce temps Tangaroa entre les mains de notre ami Stéphane Rondel se prépare aussi pour 6 mois de cruising vers les îles du Pacifique (Fidji, Tonga etc) après avoir eu le droit à un refit complet du moteur... sacré veinard... 

départ dimanche pour 3 semaines de mer... cap sur Rodrigues proche de Maurice... les conditions ne sont pas idéales... mais bon si nos amis veulent se faire branler ils vont être servis... le vent est encore instable et la houle du sud assez forte...  n'ayant de toutes façons pas suffisamment de gasoil pour faire le traversée au moteur nous aurons un peu plus de chances de faire de la voile :-)

pas d'inquiétude Jaco veille sur Beniguet et son équipage... son expérience est précieuse...

rendez vous donc dans 3 semaines environ si les cocotiers de Rodrigues sont connectés à internet...

mille bises indiennes

Chloé et Jaco

 

 

 

 

 

 

Rodrigues / 30 mai 2012

 

 

 

nous voilà depuis quelques jours à Port Mathurin et pour quelque temps encore sur la petite île de Rodrigues située à environ 320 miles à l'Est de Maurice... ambiance cool,  population souriante parlant le créole et un français châtié... 

 

Beniguet est amarré au quai qui normalement accueille les cargos qui font le lien entre les deux îles, les places au mouillage étant limitées, les autorités nous ont dit que nous pouvions rester à quai jusqu'à ce que le prochain bateau arrive, dans une dizaine de jours... pas d'eau ni électricité comme dans une marina mais l'accès direct à terre... 

 

le quai est animé par le déchargement de containers contenant des sacs  de riz... du container aux palettes, des palettes au hangar de stockage...  une trentaine d'hommes sont employés à la tache s'interpellant, riant, tchatchant en créole, ça piaille dès 7h du matin non stop jusqu'à 16h... 

 

ce travail de fourmi  s'accomplit dans la bonne humeur : deux soulèvent le sac de 50kgs pour le mettre sur la tête d'un troisième qui va le ranger à l'intérieur et ça tourne... entre le ballet d'un Forklift qui entrepose avec dextérité les palettes  chargées à l'étage qui seront à nouveau déchargées de la même manière à dos d'homme... ce remue ménage fait le bonheur d'une centaine de moineaux qui profitent de la dispersion généreuse des grains de riz qu'ils se partagent avec des pigeons bien dodus et des tourterelles...

 

Port Mathurin "capitale" de l'île est une bourgade colorée, les petites échoppes en tôle ondulées proposent toutes sortes d'articles, du cadenas à la chemise en passant par des recharges de gaz  des beignets au piment et des crevettes fraîches...  les prix sont enfin raisonnables, après l'Australie et ses îles cela fait du bien... les filles sont belles, les doudous chapeautées, l'amabilité et la serviabilité de rigueur... voilà pour le décor immédiat... 

 

 

la traversée entre Cocos Keeling et Rodriguez s'est bien passée bien que nous ayons été bien secoués... une grosse houle en provenance du grand sud nous frappait par le travers, ça roulait d'un bord sur l'autre sans relâche rendant chaque tâche acrobatique... mais on fini par s'habituer à tout... beau temps en général, vent presque constant entrecoupé de quelques passage de pétole due à notre situation en bordure anticyclonique... comme pour la première portion de l'Indien ce qui nous a peiné durant cette traversée est le nombre de déchets plastiques en surface... les garçons étonnés de ne pas avoir de touches remontaient leur ligne pour trouver un morceau de plastique accroché à leurs hameçons... Jacques fidèle à sa réputation nous a quand même ramené quelques belles prises à bord qui nous régalent encore ( thon, tazar, coryphène )... l'image marquante, une petite baleine surfant dans les vagues qui nous a suivit pendant au moins deux bonnes heures... nous pensons qu'elle a du tomber amoureuse du Beniguet le confondant avec un beau mâle de son espèce à la façon dont elle se frottait à la coque et se laisser couler à l'étrave pour revenir le surprendre à l'arrière... nous les avons laissé à la nuit noire, peut être a t-elle fini par se lasser de son indifférence...

 

n'ayant aucun moyen de s'en extraire, la vie a bord est un microcosme intense très intéressant, il faut arriver a surmonter ses instincts pour rendre la suite du voyage possible... ne pas pourrir l'ambiance de façon irréversible ...  c'est un équilibre subtil... il faut savoir passer outre les travers énervants des uns et des autres pour maintenir l'harmonie nécessaire... c'est une très bonne école de vie...  on ne peut pas tricher, ce huit clos implacable dévoile de façon exacerbée le caractère des uns et des autres... en mer de longues amitiés peuvent voler en éclats, paradoxalement des personnes ayant apparemment peu de choses en commun peuvent cohabiter sans heurts...

 

 

nous attendons Thibault et Jean Baptiste les petits enfants de Denis qui devraient arriver à Rodriguez vers le 18 juin, ils ont hâte de pêcher avec leur grand père... puis nous rejoindrons Maurice  récupérer le reste de la famille, de quatre actuellement nous passerons à dix personnes... un peu de jeunesse changera l'ambiance du bord... 

 

 

ici les communications internet fonctionnent de manière très aléatoire, si par chance nous arrivons à nous connecter cela ne sera pas suffisamment rapide pour actualiser notre site, la Poste ne dispose pas d'un débit plus performant... il faudra patienter jusqu'à Maurice... 

 

 

 

et pendant ce temps là, notre cher Tangaroa sous la casquette de capitaine de notre ami Stephane Rondel, a quitté la Nouvelle Zélande pour une ballade dans les îles, il vient d'arriver en Nouvelle Calédonie avec l'intention de mettre le cap par la suite vers les îles Vanuatu Tonga et Fidji

 

 

nous vous envoyons un bouquet de bises pimentées... le piment est LA spécialité locale, on le trouve sous toutes formes y compris en confiture... pour ceux qui aiment les sensations fortes c'est un vrai bonheur...

 

 

 

à bientôt

 

Chloé & Jaco